Buenos Aires (Argentine) - 15/05/2007 au 20/05/2007

Mardi 15 mai, nous avons atterri à Buenos Aires à 7 heures, heure locale, 12h00 heure belge. Cela fait 22 heures que nous avons quitté Courtrai. Le temps d'échanger quelques euros en pesos argentins, de faire le nécessaire pour annoncer que nous devons récupérer un véhicule au port, de prendre un "radio taxi", nous nous installons vers 9 heures dans une chambre d'hôtel dans le Microcentro de Buenos Aires. Après une bonne douche, nous partons régler les formalités d'assurance pour Idéfix, que nous espérons récupérer dans trois jours.


Mercredi 16 mai, visite du quartier "Caminito" à La Boca; un lieu plein de couleurs, de vendeurs de tout et de rien mais surtout le chef-lieu du Tango.Les enfants sont des anges; nous les entraînons partout et par tous les moyens: taxi, métro, à pied, ...
Buenos Aires est une ville qui a tout d'une grande ville européenne. Ce qui nous plaît, par contraste avec l'Europe, c'est sa configuration en dammier, qui fait qu'il est facile de s'y orienter. Les gens sont agréables et serviables. Nous nous y sentons donc bien et l'insécurité ne se fait pas sentir.

Jeudi 17 mai. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Yann! Nous partons gonflés à bloc vers les bureaux de Grimaldi ici à Buenos Aires ("Buenosaurus" comme dirait Yann). Mais quelle déception en arrivant là-bas! Nous ne pourrons pas récupérer Idéfix demain, mais seulement lundi. Nous avons tous une boule dans la gorge. Annonçant notre visite au zoo et le trajet en métro, les enfants sèchent vite leurs larmes. Mais, pas de chance, les métros sont en grève aujourd'hui. Un charmant monsieur nous indique le bus (dit colectivo en argentin) 93 pour arriver à la Plaza Italia. Nous passons une excellente journée au zoo, qui est énorme et qui contient un nombre incroyable d'animaux. Les enfants sont ravis.

Vendredi 18 mai. Après le petit déjeuner classique "medialunas et café con leche", nous prenons la plus ancienne voie de métro de Buenos Aires. Les wagons sont encore tout en bois. Nous allons vers la gare Retiro pour y prendre un sixième moyen de transport: le train. Nous allons vers la ville Tigre. Tigre est une jolie petite ville qui semble attirer pas mal de touristes grâce à son réseau de rivières et de petites îles. Ces îles sont habitées, mais si petites que tout s'y fait à pied. Les habitants utilisent les bateaux comme des bus. Il leur suffit de se mettre au bout de leur ponton pour que le bateau s'arrête pour les prendre. C'est ainsi que les habitants vont faire leurs courses, partent travailler et que les enfants vont à l'école. Nos prenons un de ces bateaux pour aller voir un muséee conseillé par l'office de tourisme. Nous sommes les seuls à descendre à ce ponton et nous comprenons rapidement pourquoi; le musée est une petite maison traditionnelle des îles dont nous ne savons juste faire le tour. Nous voilà "plantés" sur cette île espérant que nous réussirons à reprendre un de ces bateaux car nous ne souhaitons pas rester "coincés" ici. Une heure plus tard, nous hélons un bateau au bout du ponton et nous voici repartis vers la terre ferme. Ouf!



Prendre les moyens de transport classiques nous permet de voyager comme et parmi les autochtones. Dans le train, nous nous rendons mieux compte de la réalité. Nous voyons ce qui se cache derrière les immeubles et façades, nous découvrons les quartiers chics ainsi que les quartiers pauvres et les endroits où logent certains "cartoneros". Les cartoneros sont les clochards. On les nomme ainsi car dès la tombée de la nuit ils sortent avec leur chariot sur lequel repose un énorme sac blanc qu'ils remplissent en vidant les poubelles et surtout avec des cartons qui leur sont très précieux pour passer les nuits et l'hiver. Leur chariot et leurs sacs sont tellement grands qu'ils sont obligés de marcher sur la rue et non sur le trottoir. C'est vraiment de la folie de se faufiler entre ces bus, taxis, voitures et motos qui roulent comme lors des courses de rally, c'est-à-dire, en passant à gauche, à droite, à gauche, au milieu, en freinant, en accélérant, en claxonnant. Ils ont du culot ces cartoneros! Mais il est vrai qu'ils n'ont pas grand chose à perdre.



Le train est également un bon endroit pour faire du commerce; il y a des chanteurs et musiciens, mais aussi des vendeurs de chaussettes, de lampes de poche, de biscuits, de cartes de téléphone et autres. Nous nous assoupissons lors du trajet retour. Encore une longue journée de marche et de découvertes. Plus que deux métros et nous pouvons nous reposer un peu à l'hôtel.
Hier, il n'y avait pas de métro et aujourd'hui tous les trajets sont gratuits. Du coup, la combinaison de métro gratuit et heure de pointe nous donne un retour en métro mémorable. Au début, nous sommes ravis d'avoir trouvé des places assises mais au fur et à mesure le wagon se remplit... Les gens se pressent (au sens propre du terme) pour rentrer dans le wagon. Nous n'avons jamais vu des gens ainsi pousser, se tenir sur la pointe des pieds aux portes et laisser celles-ci se fermer, pressant le jus complètement. Là nous nous rendons compte qu'être assis est une bonne chose pour les enfants mais une mauvaise chose pour sortir de ce pressoir humain. Arrivés à notre arrêt, Pauline dans les bras, Yann entre Damien (qui doit nous frayer un chemin) et moi, nous essayons de sortir de ce lieu chaud et de plus en plus insoutenable. A peine debout, d'autres passagers arrivent encore à se trouver une place dans ce wagon. C'est pas vrai, non seulement nous ratons notre arrêt, mais en plus, nous nous retrouvons avec deux enfants dans cette boîte à sardines humaine. Yann n'a pas trop l'air impressionné et on lui laisse suffisamment de place. C'est là que nous constatons une fois de plus l'amabilité des Argentins. Trois hommes devant nous se sont arrangés pour nous aider à sortir au prochain arrêt. Super! Enfin de l'air...mais nous ne sommes pas encore arrivés à destination. Les enfants sont crevés mais courageux. Nous en prenons chacun un sur nos épaules et essayons de trouver une autre bouche de métro. Là nous laissons passer les wagons bondés et montons dans le prochain où nous pouvons nous tenir debout sans faire du "cheek to cheek" avec ces chers Argentins. Nous arrivons enfin à l'hôtel et rêvons d'une bonne douche. Bien que nous ayons eu de l'eau chaude les jours précédents, aujourd'hui...l'eau est glacée. Mais personne ne semble désemparé. Au moins nous sommes à nouveau bien réveillés et repartons pour manger une bonne grillade dans un resto à deux "cuadras" d'ici (c'est-à-dire deux pâtés de maisons).
Demain sera une journée de repos!

Samedi 19 mai. Rien de particulier au programme. D'ailleurs, le samedi toute la ville semble endormie. La plupart des magasins, des cybercafés et certaines bouches de métro sont fermées. La population semble avoir abandonné la ville. Mais ce n'est pas plus désagréable pour s'y promener.
Ce soir nous mangeons au "36 Billares" où nous assistons à un "tango show". Très sympa. Le patron, qui semble inquiet de voir débarquer deux bambinos dans son établissement réservé aux habitués et aux "portenos" de sortie, nous félicitera par la suite d'avoir des enfants si exemplaires. Il est vrai que les enfants ont été fascinés par les pas de dance et par le spectacle.

Dimanche 20 mai. Aujourd'hui nous visitons le musée d'Art Sud-Américain. Nous sommes quelque peu déçus car il s'agit en réalité d'un musée d'art moderne. Les photos de l'artiste David Lachapelle sont belles, mais pas vraiment destinées aux yeux et à la curiosité des enfants.
Ensuite, nous prenons une fois de plus le bus pour aller visiter une frégate - musée sur Puerto Moreno. La visite vaut la peine. Non seulement parce que le voilier est magnifique et que sa chambre des machines est impressionnante, mais aussi pour se faire une idée du port renouvelé. Cet endroit semble être "the place to be" avec ses dizaines de restaurants et de flats situés aux bords des quais.
Demain, nous récupérons, enfin espérons-le, notre cher Idéfix!