En route vers Iguazu (Argentine) - 22/05/2007 au 28/05/2007
Mardi 22 mai, après avoir récupéré Idéfix, nous visons la ville de Tigre pour y passer notre première nuit. Ayant déjà passé une journée là-bas et ayant eu les coordonnées d'un camping, nous partons confiants.
Malheureusement, nous ne trouverons jamais le camping, il n'existe plus, ni l'hôtel dont nous comptions éventuellement dormir sur le parking. Pour finir nous reprenons la route vers Pilar. Tout à coup, la nuit tombe, il est 18h00. Comment trouver un logement dans cette pénombre, les routes sont à peine éclairées. Après plusieures recherches peu fructueuses nous finissons sur le parking d'une station-service. Nous sommes bien placés, avons pu faire le plein d'eau et nous nous sentons en sécurité. Par contre, pas de gaz ... et ce ne sera pas évident de trouver du gaz LPG.
Mercredi 23 mai, nous avons trouvé une solution temporaire pour obtenir du gaz. Idéfix passe sa deuxième nuit sur le parking d'une station-service, faute d'avoir trouvé un camping.
Jeudi 24 mai, ayant passé la nuit par deux fois sur le parking d'une station-service nous décidons de quitter cette partie d'Argentine aux allures peu touristiques, peu intéressante et propice au développement de campings fantômes. L'itinéraire du jour doit nous faire passer de l'autre côté du Rio Uruguay afin de joindre l'Uruguay. Nous espérons atteindre Colonia et les plages du sud, histoire de changer d'environnement. La route Nationale 14 qui va de Zarate à Gualaguaychù est magnifique. Il fait un soleil étincelant et nous sommes ébahis par l'étendue et la verdure de la zone marécageuse que nous traversons. Le bétail nous regarde passer nonchalemment, les pattes dans l'eau jusqu'aux genoux.
Au premier poste de contrôle de police on nous demande de nous ranger sur le côté de la route: "Papeles del veiculo, por favor!". L'agent demande s'il peut monter dans l'habitacle pour consulter nos passeports. Il commence à faire causette et semble très intrigué par notre aménagement intérieur. Il fait quelques petites blagues aux enfants puis nous dit que tout est en ordre. Très sympa le flic. Mais apparemment bien plus curieux que les vaches de la région.
Arrivés à Gualeguaychù, nous nous arrêtons à l'office de tourisme, où Damien essaie d'obtenir des renseignements. En attendant sur le parking, surprise, voilà le couple d'Allemands qui arrive avec son 4X4. Entretemps Damien revient et nous annonce que le pont est fermé; Il s'agit d'un genre de manifestation, en commun accord entre la région argentine et la région uruguayenne, contre une usine de papier. Cette dernière pollue tellement la rivière, le Rio Uruguay, et donc aussi les rives, que toute la production agricole risque d'être refusée sur le marché. Nous ne passerons donc pas en Uruguay aujourd'hui, mais nous avons un plan de la ville et les coordonnées d'un camping.
En route vers ce lieu. La ville est assez jolie. Nous parcourons quelques kilomètres pour ensuite emprunter notre première piste. Cette une longue piste sablée de six kilomètres. Suspens ... Les enfants viennent s'installer devant, mais pas question de déranger Damien qui est hyper concentré. Sophie est aux aguets du moindre trou ou passage trop sablé. La piste nous semble longue, mais nous y arrivons.
Ce camping-ci semble bien ouvert puisqu'on nous accueille à l'entrée. Mais le fait que nous soyons les seuls visiteurs sur ce terrain d'au moins cinq hectares confirme à nouveau notre idée sur les campings fantômes dans cette région. Comme nous avions toute la place du monde il nous a fallu un peu de temps pour choisir l'emplacement idéal afin de stationner Idéfix: près de la plaine de jeu pour les enfants, pas en pente, pas trop loin des douches, l'endroit qui semble le plus sûr, et surtout avec vue sur le fleuve. Vue spectaculaire d'un fleuve très large, à partir d'une plage déserte, donnant sur les côtes d'Uruguay en face. Et tout ça pour nous tout seuls. Nous nous disons que nous avons bien mérité ça. Est-ce le hasard, notre instinct ou la chance du voyageur qui nous a planté là?
Après que les enfants aient testé les balançoires abandonnées, nous manoeuvrons Idéfix vers son emplacement idéal. L'emplacement idéal s'avère en fait être surtout un emplacement très humide. Les roues d'Idéfix dérappent et patinent. Nous voilà embourbés sur notre emplacement idéal ... Mais nous gardons notre calme. Sophie part placer les cales sous les roues motrices et en un coup d'accélérateur Idéfix rejoint le chemin "dur". Du coup nous changeons d'avis concernant l'emplacement idéal et nous nous installons sur une place royale, prévilégiant surtout la vue sur le fleuve, qui ne cesse de nous fasciner.
Aujourd'hui, premier jour de classe pour les enfants et premier barbecue. Mais nous mangeons à l'intérieur car les soirées et les nuits (entre 5 et 10°C) sont très fraîches.
Samedi 26 mai, nous nous levons de bonne heure et profitons du beau lever du soleil sur le fleuve. Aujourd'hui, cap vers Concordia. Dans le guide de l'ACA (Automobile Club Argentina) nous avons repéré trois camping. Nous aurons donc le choix.
Au fil des kilomètres que nous parcourons, nous nous faisons la réflexion que l'économie argentine est en hausse car il y a des travaux sur toutes les routes! L'après-midi, je prends les contrôles d'Idéfix et Damien remplit son rôle de co-pilote à merveille. Nous nous trouvons tout près du camping mais ne trouvons pas d'indications. Nous préférons ne pas perdre de temps à chercher et Damien va donc demander le chemin à suivre. Le pauvre, vu que je ne parle pas espagnol, c'est chaque fois lui qui peut se farcir les explications des Argentins, qui apparemment sont généralement correctes mais données dans un langage rapide et peu compréhensible. Néanmoins, nous savons que nous devons prendre une piste de 10 kilomètres et selon les gens celle-ci est pratiquable en motorhome. Quelques instants plus tard, c'est parti! Effectivement, c'est une belle piste de terre et de cailloux (éviter les gros pour ne pas crever de pneu) et nous arrivons sans problème au lieu appelé "camping".
Apparemment, c'est un camping municipal et gratuit...cool! A l'entrée, nous sommes rassurés à la vue d'un poste de police. Nous nous plaçons à un bon endroit, encore face au fleuve avec vue sur l'Uruguay, qui se trouve sur l'autre rive. Le lieu est moins beau que le précédent mais nous nous y sentons bien.
Yann est super motivé pour faire l'école, mais aussi super exigeant pour trouver un emplacement près d'une boîte électrique... ainsi il est sûr de pouvoir regarder un dvd sur l'ordinateur (baptisé "ordix"). Pauline est de plus en plus motivée pour faire des exercices scolaires. C'est un vrai plaisir de faire la "juf mama".
Ces soir, nous mangeons notre premier steak argentin sur barbecue.
Nous sommes impressionnés par le courage des campeurs-pêcheurs sous tente car la nuit il fait vraiment froid et humide. D'ailleurs, la première chose qu'ils font en arrivant sur un camping, c'est d'allumer un feu, même avant de monter leur tente. Leur feu brûle jour et nuit.
Dimanche 27 mai, en route vers Paso de Los Libres. Nous partons de bonne heure afin d'y arriver en début d'après-midi. C'est la stratégie que nous nous sommes imposés pour voyager de manière relaxe; faire en sorte d'arriver sur les lieux au plus tard vers 16 heures, afin d'être sûrs de trouver un site sécurisé pour la nuit et ce avant qu'il ne fasse noir (en cette période, il fait nuit vers 18 heures).
En cours de route, remarquant que les phares de la plupart des véhicules sont allumés et ayant vu des panneaux de signalisation mentionnant vaguement quelque chose à propos de "luces bajas" , nous nous demandons s'il faut allumer les phares en pleine journée ou non. Nous décidons donc d'allumer les petits phares. Et voilà, que "in the middle of nowhere" se trouve un poste de police. On nous donne deux amendes; l'une parce que sois-disant nous roulions les phares éteints et l'autre pour ne pas avoir de banderolle rouge et blanche sur le porte-vélo. Nous sommes furieux. Le montant de l'amende est de 550 pesos! Cela fait 135 euro, c'est scandaleux. Nous repartons tous les deux de mauvaise humeur. Dire que ce matin, nous étions si contents de na pas avoir dû payer de camping. Il aurait peut-être mieux valu, cela ne nous aurait coûté que 20 pesos maximum.
Vers 15h30, nous arrivons à Paso de Los Libres. La circulation est un peu plus dense, la route en mauvaise état, nous suivons un camion. BANG! Un cailloux gros comme un abricot percute notre pare-brise en plein milieu. Dommage. Une semaine de route et notre Idéfix perd déjà un peu de son éclat! Nous sommes exaspérés mais nous restons calmes. Heureusement, nous avons ramené de la Belgique des kits pare-brise.
Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au pont qui mène vers l'Uruguay. Cette partie de la ville n'est pas très jolie. La ville est pauvre et sale. Les gens n'ont pas l'air très heureux. Il y en a qui traînent un peu partout. Ceux-là, sont-ils des camés, des clochards, peut-être les deux. En un clin d'oeil, nous nous comprenons et faisons demi-tour. Nous allons dormir sur une station service repérée quelques kilomètres avant. Pour finir, nous y passons une bonne nuit, d'autant plus qu'un policier y fait la garde toute la nuit. Nous nous endormons en nous disant que demain sera un jour meilleur...
Lundi 28 mai, aujourd'hui, on trace! Quatre cents kilomètres à faire pour se rapprocher un peu plus de Puerto Iguazu. Nous sommes dans la province de Corrientes. Ici, la plupart des postes de contrôle policier sont abandonnés. D'autres servent d'endroit de causette pour les agents qui y discutent avec leurs copains et qui nous laissent passer avec le sourire. Tant mieux.
Le paysage aussi change. La pampa, plate, étendue et essentiellement couverte d'herbe et de vaches prend des hauteurs et se meut en un paysage vallonné et boisé. Les couleurs sont magnifiques, la terre est rouge-ocre, les herbes vertes, jaunes, violacées, la nature dans toute sa splendeur.
Sophie, qui est aux commandes d'Idéfix, essaie en vain de dépasser un camion chargé de bois qui peine à surmonter les crêtes et qui déboule la pente suivante à toute allure et de tout son poids.
Les enfants jouent à l'arrière. Ils sont assis sur leur siège la ceinture de sécurité bouclée. Ils comprennent que maman et papa ne veuillent pas sortir des pesos au prochain contrôle de police. Ils s'amusent à suivre les montées et les descentes d'Idéfix sur la route comme s'ils suivaient les mouvements d'un yoyo. Voilà quatre cents trente kilomètres de parcourus et ils n'ont pas bronché. Chapeau bas, les enfants.
Nous logeons à Jardin de America. Au loin, on croirait presque entendre le vrombissement des énormes chutes d'eau aux abords desquelles nous espérons arriver demain.
Malheureusement, nous ne trouverons jamais le camping, il n'existe plus, ni l'hôtel dont nous comptions éventuellement dormir sur le parking. Pour finir nous reprenons la route vers Pilar. Tout à coup, la nuit tombe, il est 18h00. Comment trouver un logement dans cette pénombre, les routes sont à peine éclairées. Après plusieures recherches peu fructueuses nous finissons sur le parking d'une station-service. Nous sommes bien placés, avons pu faire le plein d'eau et nous nous sentons en sécurité. Par contre, pas de gaz ... et ce ne sera pas évident de trouver du gaz LPG.
Mercredi 23 mai, nous avons trouvé une solution temporaire pour obtenir du gaz. Idéfix passe sa deuxième nuit sur le parking d'une station-service, faute d'avoir trouvé un camping.
Jeudi 24 mai, ayant passé la nuit par deux fois sur le parking d'une station-service nous décidons de quitter cette partie d'Argentine aux allures peu touristiques, peu intéressante et propice au développement de campings fantômes. L'itinéraire du jour doit nous faire passer de l'autre côté du Rio Uruguay afin de joindre l'Uruguay. Nous espérons atteindre Colonia et les plages du sud, histoire de changer d'environnement. La route Nationale 14 qui va de Zarate à Gualaguaychù est magnifique. Il fait un soleil étincelant et nous sommes ébahis par l'étendue et la verdure de la zone marécageuse que nous traversons. Le bétail nous regarde passer nonchalemment, les pattes dans l'eau jusqu'aux genoux.
Au premier poste de contrôle de police on nous demande de nous ranger sur le côté de la route: "Papeles del veiculo, por favor!". L'agent demande s'il peut monter dans l'habitacle pour consulter nos passeports. Il commence à faire causette et semble très intrigué par notre aménagement intérieur. Il fait quelques petites blagues aux enfants puis nous dit que tout est en ordre. Très sympa le flic. Mais apparemment bien plus curieux que les vaches de la région.
Arrivés à Gualeguaychù, nous nous arrêtons à l'office de tourisme, où Damien essaie d'obtenir des renseignements. En attendant sur le parking, surprise, voilà le couple d'Allemands qui arrive avec son 4X4. Entretemps Damien revient et nous annonce que le pont est fermé; Il s'agit d'un genre de manifestation, en commun accord entre la région argentine et la région uruguayenne, contre une usine de papier. Cette dernière pollue tellement la rivière, le Rio Uruguay, et donc aussi les rives, que toute la production agricole risque d'être refusée sur le marché. Nous ne passerons donc pas en Uruguay aujourd'hui, mais nous avons un plan de la ville et les coordonnées d'un camping.
En route vers ce lieu. La ville est assez jolie. Nous parcourons quelques kilomètres pour ensuite emprunter notre première piste. Cette une longue piste sablée de six kilomètres. Suspens ... Les enfants viennent s'installer devant, mais pas question de déranger Damien qui est hyper concentré. Sophie est aux aguets du moindre trou ou passage trop sablé. La piste nous semble longue, mais nous y arrivons.
Ce camping-ci semble bien ouvert puisqu'on nous accueille à l'entrée. Mais le fait que nous soyons les seuls visiteurs sur ce terrain d'au moins cinq hectares confirme à nouveau notre idée sur les campings fantômes dans cette région. Comme nous avions toute la place du monde il nous a fallu un peu de temps pour choisir l'emplacement idéal afin de stationner Idéfix: près de la plaine de jeu pour les enfants, pas en pente, pas trop loin des douches, l'endroit qui semble le plus sûr, et surtout avec vue sur le fleuve. Vue spectaculaire d'un fleuve très large, à partir d'une plage déserte, donnant sur les côtes d'Uruguay en face. Et tout ça pour nous tout seuls. Nous nous disons que nous avons bien mérité ça. Est-ce le hasard, notre instinct ou la chance du voyageur qui nous a planté là?
Après que les enfants aient testé les balançoires abandonnées, nous manoeuvrons Idéfix vers son emplacement idéal. L'emplacement idéal s'avère en fait être surtout un emplacement très humide. Les roues d'Idéfix dérappent et patinent. Nous voilà embourbés sur notre emplacement idéal ... Mais nous gardons notre calme. Sophie part placer les cales sous les roues motrices et en un coup d'accélérateur Idéfix rejoint le chemin "dur". Du coup nous changeons d'avis concernant l'emplacement idéal et nous nous installons sur une place royale, prévilégiant surtout la vue sur le fleuve, qui ne cesse de nous fasciner.
Aujourd'hui, premier jour de classe pour les enfants et premier barbecue. Mais nous mangeons à l'intérieur car les soirées et les nuits (entre 5 et 10°C) sont très fraîches.
Samedi 26 mai, nous nous levons de bonne heure et profitons du beau lever du soleil sur le fleuve. Aujourd'hui, cap vers Concordia. Dans le guide de l'ACA (Automobile Club Argentina) nous avons repéré trois camping. Nous aurons donc le choix.
Au fil des kilomètres que nous parcourons, nous nous faisons la réflexion que l'économie argentine est en hausse car il y a des travaux sur toutes les routes! L'après-midi, je prends les contrôles d'Idéfix et Damien remplit son rôle de co-pilote à merveille. Nous nous trouvons tout près du camping mais ne trouvons pas d'indications. Nous préférons ne pas perdre de temps à chercher et Damien va donc demander le chemin à suivre. Le pauvre, vu que je ne parle pas espagnol, c'est chaque fois lui qui peut se farcir les explications des Argentins, qui apparemment sont généralement correctes mais données dans un langage rapide et peu compréhensible. Néanmoins, nous savons que nous devons prendre une piste de 10 kilomètres et selon les gens celle-ci est pratiquable en motorhome. Quelques instants plus tard, c'est parti! Effectivement, c'est une belle piste de terre et de cailloux (éviter les gros pour ne pas crever de pneu) et nous arrivons sans problème au lieu appelé "camping".
Apparemment, c'est un camping municipal et gratuit...cool! A l'entrée, nous sommes rassurés à la vue d'un poste de police. Nous nous plaçons à un bon endroit, encore face au fleuve avec vue sur l'Uruguay, qui se trouve sur l'autre rive. Le lieu est moins beau que le précédent mais nous nous y sentons bien.
Yann est super motivé pour faire l'école, mais aussi super exigeant pour trouver un emplacement près d'une boîte électrique... ainsi il est sûr de pouvoir regarder un dvd sur l'ordinateur (baptisé "ordix"). Pauline est de plus en plus motivée pour faire des exercices scolaires. C'est un vrai plaisir de faire la "juf mama".
Ces soir, nous mangeons notre premier steak argentin sur barbecue.
Nous sommes impressionnés par le courage des campeurs-pêcheurs sous tente car la nuit il fait vraiment froid et humide. D'ailleurs, la première chose qu'ils font en arrivant sur un camping, c'est d'allumer un feu, même avant de monter leur tente. Leur feu brûle jour et nuit.
Dimanche 27 mai, en route vers Paso de Los Libres. Nous partons de bonne heure afin d'y arriver en début d'après-midi. C'est la stratégie que nous nous sommes imposés pour voyager de manière relaxe; faire en sorte d'arriver sur les lieux au plus tard vers 16 heures, afin d'être sûrs de trouver un site sécurisé pour la nuit et ce avant qu'il ne fasse noir (en cette période, il fait nuit vers 18 heures).
En cours de route, remarquant que les phares de la plupart des véhicules sont allumés et ayant vu des panneaux de signalisation mentionnant vaguement quelque chose à propos de "luces bajas" , nous nous demandons s'il faut allumer les phares en pleine journée ou non. Nous décidons donc d'allumer les petits phares. Et voilà, que "in the middle of nowhere" se trouve un poste de police. On nous donne deux amendes; l'une parce que sois-disant nous roulions les phares éteints et l'autre pour ne pas avoir de banderolle rouge et blanche sur le porte-vélo. Nous sommes furieux. Le montant de l'amende est de 550 pesos! Cela fait 135 euro, c'est scandaleux. Nous repartons tous les deux de mauvaise humeur. Dire que ce matin, nous étions si contents de na pas avoir dû payer de camping. Il aurait peut-être mieux valu, cela ne nous aurait coûté que 20 pesos maximum.
Vers 15h30, nous arrivons à Paso de Los Libres. La circulation est un peu plus dense, la route en mauvaise état, nous suivons un camion. BANG! Un cailloux gros comme un abricot percute notre pare-brise en plein milieu. Dommage. Une semaine de route et notre Idéfix perd déjà un peu de son éclat! Nous sommes exaspérés mais nous restons calmes. Heureusement, nous avons ramené de la Belgique des kits pare-brise.
Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au pont qui mène vers l'Uruguay. Cette partie de la ville n'est pas très jolie. La ville est pauvre et sale. Les gens n'ont pas l'air très heureux. Il y en a qui traînent un peu partout. Ceux-là, sont-ils des camés, des clochards, peut-être les deux. En un clin d'oeil, nous nous comprenons et faisons demi-tour. Nous allons dormir sur une station service repérée quelques kilomètres avant. Pour finir, nous y passons une bonne nuit, d'autant plus qu'un policier y fait la garde toute la nuit. Nous nous endormons en nous disant que demain sera un jour meilleur...
Lundi 28 mai, aujourd'hui, on trace! Quatre cents kilomètres à faire pour se rapprocher un peu plus de Puerto Iguazu. Nous sommes dans la province de Corrientes. Ici, la plupart des postes de contrôle policier sont abandonnés. D'autres servent d'endroit de causette pour les agents qui y discutent avec leurs copains et qui nous laissent passer avec le sourire. Tant mieux.
Le paysage aussi change. La pampa, plate, étendue et essentiellement couverte d'herbe et de vaches prend des hauteurs et se meut en un paysage vallonné et boisé. Les couleurs sont magnifiques, la terre est rouge-ocre, les herbes vertes, jaunes, violacées, la nature dans toute sa splendeur.
Sophie, qui est aux commandes d'Idéfix, essaie en vain de dépasser un camion chargé de bois qui peine à surmonter les crêtes et qui déboule la pente suivante à toute allure et de tout son poids.
Les enfants jouent à l'arrière. Ils sont assis sur leur siège la ceinture de sécurité bouclée. Ils comprennent que maman et papa ne veuillent pas sortir des pesos au prochain contrôle de police. Ils s'amusent à suivre les montées et les descentes d'Idéfix sur la route comme s'ils suivaient les mouvements d'un yoyo. Voilà quatre cents trente kilomètres de parcourus et ils n'ont pas bronché. Chapeau bas, les enfants.
Nous logeons à Jardin de America. Au loin, on croirait presque entendre le vrombissement des énormes chutes d'eau aux abords desquelles nous espérons arriver demain.