Curitiba (Brésil) - 29/06/07 au 30/06/07

Vendredi 29 juin 2007, notre plan est simple. Nous voulons loger à Curitiba afin d'y prendre le lendemain le fameux train "Serra Verde Express" qui rallie Curitiba à Morretes en trois heures de trajet à travers forêts et montagnes. Ce trajet somptueux, ainsi que le trajet retour prendra bien une journée complète. Nous avons réservé une place sur le parking du "Curitiba Eco Hostel" dont le gérant a accepté que nous logions dans notre motorhome au lieu de prendre une chambre.



Nous arrivons à Curitiba sans encombre. Le gérant de l’auberge nous ouvre son portail et nous invite à entrer sur son "aire" de stationnement. Cependant, la dénivellation entre la chaussée et le seuil du portail est trop importante. Le châssis d'Idéfix est trop long et trop bas. Mais grâce à l'aide d'un ouvrier et de quelques poutrelles nous avons finalement réussi à nous "coincer" sur le petit parking.

En milieu d'après-midi nous partons en ville afin d'acheter nos tickets de train pour le fameux trajet de demain. Cela nous permet de découvrir Curitiba, dont on dit que c'est la ville la plus européenne du Brésil. La ville nous semble bien agréable. Par contre, à la gare, nous tombons à la renverse lorsque nous apprenons le prix des tickets pour le "petit train". Tant pis, nous sommes venus ici pour ça, alors allons au bout des choses. Il paraît que le trajet vaut vraiment la peine.

Nous rentrons chez Idéfix. Le gérant de l’auberge nous invite à sa petite "fiesta" qu'il organise plus tard dans la soirée. Nous apprécions le geste. Mais les enfants doivent aller dormir car nous nous levons à six heures demain matin.

Samedi 30 juin 2007, bon anniversaire mamycha!
Il est six heures, le réveil sonne. Les enfants ont du mal à se réveiller. Nous sautons dans le bus de 7h01. Puis dans un autre jusqu'à la ‘rodoferroviaria’. Nous prenons place à bord du Serra Verde Express. Ouf, nous y sommes. Il est huit heures et quart lorsque le train démarre. Notre wagon est bondé de passagers brésiliens qui semblent tester leur appareil photo pour la première fois. Durant la première heure de trajet, le train sort de la ville, lentement mais sûrement, lançant de forts coups de sifflet pour alerter les voitures à hauteur des passages à niveau qui, comme dans tout le Brésil, n'ont pas de barrières qui s'abaissent au passage des trains. Nous voyons les montagnes s'approcher.



Au premier petit lac entrevu par la fenêtre, la moitié des passagers bondit de son siège pour prendre une photo par la fenêtre. A partir de cet instant, toutes les fenêtres du wagon sont ouvertes. Sophie et moi nous regardons, chacun d'un côté de la rame, les enfants au milieu, nous demandant quand le vrai spectacle va commencer. Sophie montre quelque chose à Yann. Deux passagères et autant d'appareils photo suivent avec ferveur la direction indiquée par Sophie. Ce petit numéro se répète deux à trois fois. La troisième fois, il n'y a rien à voir. Sophie fait marcher les marionnettes.



Soudain, la vue s'ouvre sur la gauche. Nous apercevons une petite chute d'eau, puis un ruisseau, puis plus rien... un tunnel. Nous sortons du tunnel et notre regard plonge vers le bas, le long d'une pente raide. Au loin, le soleil illumine une montagne, le mont Marumbi, la plus haute montagne de l'état du Parana. S'en suivent trente minutes de vues époustouflantes: des creux, des crevasses, des montagnes, des falaises, du soleil, de la brume, des ponts, des ruisseaux. Le machiniste arrête le train au beau milieu d'un pont, au-dessus d'un canyon. De la fenêtre, vers laquelle tout le monde se penche, nous pouvons voir un cours d'eau qui ruisselle, plus de cent mètres en-dessous des rails. Le train ne bascule pas, il repart. Il quitte les flancs de montagne et plonge dans la forêt tropicale. Petit à petit nous reprenons nos esprits. Nos sens se replacent en mode "normal", et nous sommes à nouveau des simples passagers dans un train ordinaire. Les enfants attendent avec impatience d'atteindre le prochain tunnel. Une fois dans le noir complet ils crient "houhou" et se marrent comme des petits fous.

Le train siffle trois fois. Des enfants des villages avoisinants viennent nous saluer au passage. Le train entre en gare à Morretes. Tout le monde descend. Le flot de passagers se déverse dans le village à la recherche d'un petit restaurant où déjeuner. Nous passons à l'office de tourisme afin de récolter quelques informations sur Morretes.

Le village de Morretes est plein de charme, et plein de restaurants. Nous y prenons notre premier "Barreado", spécialité locale qui ressemble à une carbonade flamande servie avec de la farine de manioc et des bananes. Nous ne connaissons pas encore ce plat et le mangeons à l'européenne, c'est-à-dire sans la farine de manioc et sans la banane. Repus et contents de notre excursion, nous reprenons le train en sens inverse, direction Curitiba.