Le Lac Titikaka (Pérou-Bolivie) - 14/08/07 au 19/08/07

Mardi 14 août 2007, nous quittons Cuzco avec une heure de retard sur le planning. En effet, sur le camping de Cuzco on prend sont temps pour dire au revoir aux autres voyageurs. Nous notons que Bernard et Audrey nous ont invités pour un barbecue dès notre retour en Belgique (clin d'oeil). Nous passons le portail après un dernier "Ciao" en passant le bras par la fenêtre, puis entamons notre route vers Puno. Pauline est triste car elle aurait voulu rester auprès de Nino, le chien du camping qui est si doux avec les enfants. "Sèche tes larmes Pauline, demain nous serons au Lac Titikaka, ce lac dont le nom te fait tant rire habituellement … "





Nous arrivons à Puno, qui est située à 3840 mètres d’altitude, en fin d’après-midi. Nous logeons sur le parking d’un hôtel où Idéfix sera en sécurité lors de notre excursion sur le lac Titikaka.

Mercredi 15 août 2007, la principale préoccupation de cette journée est de trouver un bateau qui puisse nous emmener sur le lac Titikaka demain. Grâce au tuyau reçu des italiens que nous avions rencontrés au Brésil nous trouvons rapidement une agence qui nous organisera une excursion d’une journée complète sur le lac à un prix très raisonnable.

Jeudi 16 août 2007, le réveil sonne à 5h30. Dans une heure, un taxi vient nous chercher pour nous conduire au port de Puno. Le réveil est un peu difficile pour les enfants mais nous sommes prêts lorsque le taxi arrive. Arrivés au port, nous embarquons sur un des nombreux bateaux qui emmènent des centaines de touristes sur les îles Uros, des îles entièrement construites à base de roseaux. Après une demi-heure de navigation, et après avoir passé un contrôle, où l’on dispatche les bateaux vers différentes îles, nous mettons pied à terre sur une île appelée Kontiki. Marcher sur ce tapis de roseaux est comme marcher sur un matelas. Tout est fait en roseaux, le sol, les maisonnettes, les barques, les bancs sur lesquels nous nous asseyons pour écouter les explications du guide. Celui-ci nous explique que cinq familles vivent sur cette île, comment se construit une telle île, etc. Le tout est très joli, les dames portent de vêtements très colorés, mais comme tout le monde sait, ce n’est plus une île authentique. Nous n’y voyons que des dames vendre des souvenirs, mais il n’y a aucune trace de pêcheurs…

Quelques instants plus tard, nous débarquons sur une deuxième île, appelée Bari Huana. Cette île-ci ressemble fort à la précédente et toujours pas la moindre trace de pêcheurs… que des petits stands de souvenirs. Néanmoins, cette visite nous permet d’admirer la construction des îles et de ses habitations et nous pouvons très bien nous imaginer comment vivaient autrefois le peuple appelé Uros.



Maintenant, le bateau passe à travers d’énormes étendues de roseaux (mais avec dix bateaux identiques devant nous et autant derrière nous…). A la sortie de ces "champs" de roseaux, le bateau tombe en panne… chouette, un peu de suspens… Mais dix minutes plus tard, le bateau redémarre et nous voilà en route vers l’île Taquile.
Arrivés sur l’île, nous empruntons un petit sentier qui monte, qui monte, qui monte … dur, dur, à plus de 3800 mètres d’altitude. D’ici, malgré le ciel gris, nous avons de jolies vues sur le lac Titikaka, nous croisons des autochtones portant de gros baluchons sur le dos, voyons des dames "travailler" la laine et arrivons finalement sur la place principale. Les habitants vivent ici sans eau courante ni électricité. Par contre, il y règne un calme incroyable car il n’y a aucun véhicule motorisé, donc pas de gaz d’échappement, ni de bruits de klaxon !

Nous nous reposons un peu sur la place du village et continuons en suite notre balade. Nous devons rejoindre notre bateau à un autre endroit qu’à celui où nous sommes arrivés. Le ciel se dégage petit à petit et nous apprécions d’autant plus les paysages. Nous croisons des hommes qui tricotent de jolis bonnets, des enfants inspectant les cheveux blonds de nos enfants, des moutons, etc …



Au bout de quelques minutes de marche nous atteignons la dernière partie de la promenade : 500 marches et là, ça descend, ça descend, ça descend ! Tout le monde embarque sur le bateau et nous sommes repartis pour trois heures de navigation. La dernière heure sur le lac Titikaka est magnifique. Le soleil se couche et donne de très belles couleurs aux champs de roseaux et aux îles flottantes.

Malgré que nous soyons quelque peu déçus par le flux touristique, nous sommes néanmoins contents de notre journée d’excursion. Et les enfants, malgré le réveil très matinal et les nombreuses heures de navigation débordent encore d’énergie ! Mais comment font-ils ? Ce fut pour nous une très belle journée. Nous pensons beaucoup à ceux qui, par le hasard ou parce que la vie en a décidé ainsi, se trouvaient à la côte et ont vu leur vie basculer à cause de ce terrible tremblement de terre. Nous pensons également à nos amis voyageurs que nous avons revus et rencontrés à Cuzco et qui montaient vers Lima. Nous espérons qu’ils sont sains et saufs.

Vendredi 17 août 2007, cap sur la Bolivie. Aujourd’hui, nous roulons vers Copacabana, une ville située au bord du Lac Titikaka mais du côté bolivien. La route est superbe, elle longe le lac pendant plus de 100 kilomètres. Nous y voyons de nombreux pêcheurs et de nombreuses bergères habillées de plusieurs couches de jupes plissées, d’un gilet d’une couleur vive et d’un chapeau sur la tête. Les gens nous saluent et les enfants font de grands sourires.

Vers l’heure du midi, nous empruntons une piste qui nous mène au bord de l’eau et nous y déjeunons. Cet endroit nous offre un vrai spectacle ! Des pêcheurs reviennent avec leur barque remplie de poissons, d’autres hommes quittent la berge, coupent du roseau un peu plus loin, reviennent et chargent leurs ânes de roseaux afin de ramener leur 'cueillette' au village. Une bergère vient nous demander du pain et repart avec un large sourire, un ibis nous fait un spectacle de vol et encore et toujours que de belles couleurs. Nous repartons une heure plus tard, un peu à contrecœur, mais nous devons encore passer les douanes.



Les passages de douanes se font facilement et rapidement. Nous sommes arrivés dans le sixième pays depuis notre départ, c’est-à-dire en trois mois de temps. Nous nous rendons compte que c’est rapide mais nous avons voyagé selon notre feeling et selon nos envies. Cependant, nous nous promettons de le faire plus "tranquilo" en Argentine et surtout en Patagonie.

Copacabana se trouve à moins de dix kilomètres de la frontière. Nous trouvons facilement l’endroit où nous désirons loger mais … l’entrée est trop étroite pour nous. Tout à coup, un de nos amis voyageurs, que nous avons d’ailleurs croisé il y a moins d’une heure à la frontière, se trouve devant nous essoufflé. Il nous a vu passer dans la ville et il a couru jusqu’ici pour nous indiquer l’endroit où il se trouve avec sa femme. Sympa !

Mais … galère pour entrer sur le parking de cet hôtel ! Le réservoir de gaz d’Idéfix accroche et nous ne savons même pas comment nous allons faire avec le porte-à-faux ! Les allemands et la responsable de l’hôtel sortent des planches, nous sortons nos calles et après un ballet de va-et-vient et de trente-six manœuvres, Idéfix se trouve enfin installé sur le parking … avec vue sur le lac Titikaka. Nous profitons d’un magnifique coucher de soleil sur le lac.

Samedi 18 août 2007, située en bordure du lac Titikaka, Copacabana ressemble à une petite station balnéaire. On peut y louer des pédalos ou manger de la truite dans les petits restos au bord de la plage. On peut aussi y embarquer à bord d’un bateau afin de faire l’excursion organisée vers la 'Isla del Sol'. L’avantage de notre façon de voyager est que nous pouvons laisser libre cours à nos envies. Et aujourd’hui nous n’avons pas envie d’aller vers la Isla del Sol, sans doute ayant en arrière-pensée les allures un peu trop touristiques de notre excursion vers les îles flottantes du côté péruvien.

Nous décidons d’aller jeter un coup d’œil au marché qui a lieu ce matin. La rue qui mène vers la place du marché est complètement obstruée par des voitures et des camions. Nous sommes surtout étonnés par le fait qu’aucun chauffeur ne s’énerve ou ne klaxonne pour tenter de faire avancer la queue. Nous avons déjà connu d’autres villes, certes plus grandes, où ce genre de situations aurait provoqué un brouhaha monstre. Ce n’est qu’une fois arrivés sur la place que nous comprenons ce qu’il se passe. Aujourd’hui, des centaines de véhicules sont conduits sur la place par leurs propriétaires et sont décorés de fleurs et de guirlandes, afin qu’ils reçoivent la bénédiction par le curé du village. Le curé se promène de voiture en voiture, de camionnette en camion et les asperge d’eau bénite en faisant un signe de croix au-dessus du moteur de chaque véhicule, capot ouvert. Les chauffeurs accompagnés de toute leur famille aspergent ensuite leur toto d’un vin mousseux acheté pour l’occasion. Nous nous amusons du fait que l’un d’eux ne parvient pas à redémarrer sa voiture une fois la bénédiction terminée. Nous sommes tellement séduits par ce cérémonial bon-enfant que nous décidons d’acheter également une petite guirlande aux couleurs boliviennes pour Idéfix. Ca lui donnera un peu de couleur et sa plaira sûrement aux policiers boliviens.



L’après-midi, nous nous offrons un petit tour en pédalo sur le lac Titikaka. Au moins, aujourd’hui, nous aurons fait un peu de sport…

Dimanche 19 août 2007, aujourd’hui la journée risque d’être pimentée. Trois épreuves nous attendent. Tout d’abord, nous devons quitter le parking de l’hôtel dont le dénivelé nous a déjà donné pas mal de fil à retordre lorsque nous y sommes entrés hier. Ensuite, nous devons mettre Idéfix sur une barque afin de traverser un chenal du lac Titikaka. Et en fin de journée, nous devons tenter de trouver l’hôtel Oberland à La Paz, en évitant à tout prix de passer par le centre-ville au risque de s’empêtrer dans ses ruelles et de ne pas en ressortir avant la nuit. "Allez, au boulot ! "

Nous commençons par alerter les résidants de l’hôtel, dont la voiture est garée juste devant Idéfix, que nous allons partir. Nous nous frayons un chemin entre les autres voitures et parvenons à sortir de ce parking en "cuvette" à l’aide de quelques planches. Nous disons au revoir à la gérante de l’hôtel (Chasqui de Oro) qui a la grande gentillesse de nous offrir les planches qui nous ont permis de nous sortir de là. Gracias seniora … ces planches nous seront certainement encore utiles à l’avenir.

Au bout de 40 kilomètres, nous arrivons à Tiquina, petit village situé au bord d’un étroit chenal du lac Titikaka. De là-haut, nous voyons les barques qui traversent le chenal transportant voitures, bus et camions. Cette traversée est inévitable si l’on veut emprunter la route la plus courte pour se rendre à La Paz depuis Copacabana. L’embarquement d’Idéfix sur cette barque de quatre mètres de large ne pose pas trop de problèmes, même si le porte-à-faux menace encore de rester accroché sur la pente de terre au moment de la descente vers la passerelle. Heureusement, notre technique de manœuvre est déjà bien rodée. Sophie jongle avec les calles et me permet de poursuivre la descente sans risquer d’accrocher. Au départ, le capitaine du bateau et les villageois se marrent parce qu’ils ne savent pas très bien ce que nous comptons faire avec nos bouts de plastique. Ils nous demandent : "Vous êtes sûrs que c’est solide ces trucs ? ". Deux minutes plus tard, nous sommes garés sur la barque sans le moindre accroc. Comme des chefs ! La traversée dure un petit quart d’heure. A l’arrivée, nous effectuons la même manœuvre, en sens inverse. Et nous voilà repartis.



Nous avons quitté les rivages sans fin du lac Titikaka depuis une heure et voilà que nous arrivons dans la banlieue de La Paz. Nous voulons rejoindre l’aire de stationnement de l’hôtel Oberland, situé au sud de la ville. Bernard et Audrey nous ont donné un point GPS qui nous permet de trouver le début d’une piste qui nous mènera vers l’hôtel sans devoir passer par le centre de cette ville gigantesque. Il paraît que le centre de La Paz est pis que celui de Cuzco pour s’y retrouver en voiture. Merci donc pour le tuyau.

Nous trouvons le début de la piste qui se transforme un peu plus loin en petite route pavée. Au bout d’une heure et demie sur cette route cahoteuse, nous arrivons à l’hôtel où nous comptons nous installer pour quelques jours. A ce qu’il paraît, tous les voyageurs en véhicule s’installent ici. En effet, à notre arrivée sur le parking, nous apercevons le 4x4 d’un couple de suisses. Les enfants ont déjà repéré les balançoires. Sophie et moi nous nous accordons un sans faute pour notre parcours du jour.