Le sud de la Bolivie et le Salar d’Uyuni (Bolivie) - 25/08/07 au31/08/07

Samedi 25 août 2007, cela fait plusieurs semaines que nous tentons de tracer sur nos cartes la route idéale afin de rejoindre l’Argentine depuis La Paz, tout en passant par le Salar d’Uyuni, endroit que nous ne voulons manquer sous aucun prétexte. Notre route "idéale" – le mot est un peu fort lorsqu’on sait comment sont les pistes boliviennes – passera par les villes suivantes : La Paz, Oruro, Challapata, Colchani (d’où nous monterons sur le salar), Uyuni, Potosi, Tupiza et finalement Vilazon, où nous passerons la frontière vers l’Argentine. Ce matin, nous entamons la première étape. Nous profitons du fait que la route de La Paz vers Challapata soit asphaltée, car après ça, sur les 640 km de piste qui nous attendent, notre vitesse de croisière sera nettement moins élevée.


C’était sans compter la course automobile qui passe par Oruro aujourd’hui et qui fait que nous restons bloqués devant le péage d’Oruro pendant près de deux heures. Mauvais pour notre vitesse moyenne ça… Une fois la course automobile terminée, le trophée remis au vainqueur, les voitures qui étaient en attente comme nous s’étant frayé un chemin pour passer dès que les barrières du péage se lèvent, nous traversons Oruro, atterrissons dans une rue où passe une espèce de procession en l’honneur de la Vierge, puis finissons par arriver à Challapata vers 18h00.



Nous nous garons à côté de le place du village afin d’y passer la nuit. Les boliviens semblent nous ignorer. Soit, nous passerons une bonne nuit. Demain matin, nous prendrons la piste qui débute ici. Fini l’asphalte, les courses automobiles et les pointes de vitesse. Bonjour les bosses, les vibrations, la poussière et le sable. A nous le Salar d’Uyuni.

Dimanche 26 août 2007, aujourd’hui nous allons entamer nos premières pistes boliviennes. Nous avons décidé de prendre la piste qui va de Challapata à Uyuni et non de faire le détour par Potosi.

Les premiers kilomètres sont asphaltés et ensuite, la route est coupée à cause de travaux en cours. Il y a des pistes qui partent vers l’est et d’autres vers l’ouest. Mais nous devons aller vers le sud. Nous optons pour celle qui part vers l’est et espérons qu’elle nous mène un peu plus loin vers le sud. La piste est sablée. Damien est obligé de maintenir une certaine vitesse afin d’éviter qu’Idéfix ne s’ensable. Plus loin, surprise, il n’y a que du sable et même beaucoup de sable ! Il est hors de question de s’arrêter au risque de ne plus savoir démarrer. L’inquiétude monte un peu. Nous craignons que nous ne sommes pas sur la bonne piste car il n’y a quasi plus de traces d’autres véhicules. Petit à petit, la quantité de sable diminue, le sol devient à nouveau plus dur.

Nous avons à peine le temps de souffler que… nouvelle surprise… une rivière et bien évidemment sans pont ! Nous sortons du véhicule, allumons une clope et allons analyser le fond et la profondeur de la rivière. Le coin est joli, il fait calme, l’eau aux bords de la rivière est gelée. Nous constatons qu’il n’y a que des pierres dans le fond de la rivière et en plus, que ce n’est pas profond. Allons-y ! Nous passons sans souci et même avec beaucoup de facilité. Sur la carte, nous lisons qu’il y a une autre rivière à passer à quelques dizaines de kilomètres d’ici. Nous y arrivons après plus d’une heure. La rivière est sèche et il y a un pont ! Nous avons trouvé la piste qui va vers le sud, vers le Salar d’Uyuni. D’ici une heure, nous arriverons près d’une autre rivière qui semble, selon la carte, plus importante. Sera-t-elle sèche ou pas, y aura-t-il un pont ou non ?

Nous traversons un village où ils utilisent encore des grands réservoirs d’eau auxquels est accroché un grand tuyau pour approvisionner les trains. On se croirait dans le décor d’un vieux film américain. Il est midi. Nous décidons de chercher un endroit sympa où manger lorsque nous aurons passé le prochain village. Euh, à peine sommes nous sortis du village que nous nous trouvons face à une rivière. Il y a un pont, mais pour le train. Nous sortons à nouveau du véhicule afin d’analyser la "traversée". Première constatation, c’est de la vase partout. A gauche il y a d’énormes flaques d’eau mais c’est aussi l’endroit où il y a le plus de traces de pneu. Par contre, les flaques sont trop profondes et là la vase sera encore plus molle. Nous analysons le terrain plus à droite et essayons de tracer mentalement un passage par les endroits où nos pieds s’enfoncent le moins. De toute manière, nous n’avons pas le choix, nous devons passer. "Ok, on part à droite, longeons cette pierre, ensuite à fond à gauche, puis il faut éviter l’endroit où Yann s’est enfoncé, puis à droite et hop, on sera sorti de là. " Nous montons dans Idéfix et c’est parti ! Nous partons à droite comme prévu, longeons la grosse pierre. Damien est hyper concentré et moi, je retiens mon souffle.

Puis, soudain, Idéfix n’avance plus. Nous arrêtons tout. Les deux roues avant se sont enfoncées dans la vase. Ce n’est pas la peine d’essayer encore, les roues s’enfoncent d’autant plus. Nous sortons nos cales, nos quelques planches en bois et la pelle. Nous voilà, comme tant d’autres voyageurs, en train de creuser afin de pouvoir mettre nos cales et planches sous les deux roues. Nous faisons quelques essais mais les roues continuent à patiner. Nous nous enfonçons tellement que même le châssis touche le sol. Bon, ce n’est plus la peine de continuer ainsi. Damien part au village afin d’y trouver un homme qui veuille bien nous sortir de là avec son camion ou autre. Pendant que Yann, Pauline et moi attendons le retour de Damien, quatre garçons du village viennent nous saluer. J’explique, toujours avec mes quelques mots d’espagnol et beaucoup de gestes, notre situation. Sur ce, l’aîné me dit qu’il ne faut pas un camion mais un tracteur. Il envoie un de ses frères au village. Quelques minutes plus tard un tracteur vient vers nous. Alléluia ! Entre temps, Yann et Pauline donnent quelques bics et crayons de couleur aux enfants. Mais Damien n’est pas sur ce tracteur. Le fermier veut déjà accrocher son câble à l’arrière du motorhome. J’essaie de lui faire comprendre que ce n’est pas l’idéal car il n’y a pas de crochet pour accrocher son câble de ce côté-là. Je crains qu’il n’abîme Idéfix en le tirant ainsi. De plus, nous nous retrouverons du mauvais côté de la rivière et il faudra recommencer la traversée. Je lui indique le crochet à l’avant spécialement conçu à cet effet. Mais il me dit que nous tirer vers l’avant serait trop difficile car c’est trop vaseux…zut. Finalement, Damien arrive avec un tracteur également! Après quelques minutes de réflexion et de discussion, le fermier est d’accord pour nous tirer vers l’avant. Génial ! Avec un peu de chance il arrivera à nous tirer jusqu’à l’autre côté de la rivière. Le câble est accroché, le tracteur avance et Idéfix avance. Il glisse un peu par ci, par là, mais il arrive enfin à nouveau sur la piste et en plus, du bon côté de la rivière. Finalement, nous en sommes sortis au bout d’une heure et demie. C’est pas mal. Nous soufflons un peu et reprenons la route. Pourvu que les prochaines rivières soient sèches de sèches !!

La piste est mauvaise, ce n’est que de la tôle ondulée. A chaque grosse bosse il y a un gros "boink" au niveau de la roue avant gauche. Nous décidons de ne pas dépasser les 20 kilomètres à l’heure. Malheureusement, cela n’empêche pas Idéfix de trembler sans arrêt de tous ses membres. Nous avons l’impression que tous les boulons et que toutes les vis vont lâcher. Nous sautillons ainsi pendant des heures. Néanmoins, nous souhaitons arriver le plus loin possible afin d’avoir moins de route à faire demain. Passés un village, nous devons suivre un "desvio" (déviation) et, pas de chance, une autre rivière nous y attend, sans pont et avec pas mal d’eau. Rebelote, nous sortons du véhicule, allumons une cigarette et allons analyser le passage. A gauche, la rivière est large mais elle ne semble pas très profonde, à droite, le passage est étroit mais apparemment trop profond. Un gros camion passe et le chauffeur nous confirme notre "analyse". Nous irons donc par la gauche. Damien, comme souvent, exécute cette tâche de main de maître et nous pouvons continuer notre route.



Il y a à nouveau plusieurs pistes qui partent dans différentes directions. Il y en a une qui part vers le sud. C’est notre direction. Quelques kilomètres plus loin, le GPS nous confirme que nous avons fait le bon choix. Les paysages sont toujours très beaux avec une terre rouge, des herbes jaunes, au loin des montagnes et de temps en temps des chèvres, des alpagas ou des lamas.
La nuit commence à tomber. Au loin, nous voyons une maison et des lamas tout autour. L’endroit semble habité. Nous nous y arrêtons et nous demandons la permission de loger à côté de la maison. C’est un éleveur de lamas, nommé Oscar, qui nous accueille chaleureusement. Nous lui offrons une bière et bavardons quelque peu. Les enfants courent dans la montagne et entre les animaux. Nous nous couchons de bonne heure car demain nous avons encore quelques kilomètres de piste à faire avant d’arriver sur le Salar d’Uyuni.



Lundi 27 août 2007, il nous reste 40 kilomètres à faire avant d’arriver à Colchani, le village où se situe un des accès pour monter sur le Salar d’Uyuni. Les paysages sont jolis mais les pistes toujours aussi mauvaises. Dès notre arrivée sur le Salar, deux heures plus tard, nous sommes émerveillés par la beauté, l’espace, le calme. Tout est blanc. Nos premiers kilomètres sur le Salar se font de manière hésitante. Nous avons l’impression de rouler sur de la glace. La glace est la seule surface blanche sur laquelle nous, européens, roulons de temps en temps. Mais nous nous y habituons rapidement. Nous nous arrêtons au bout d’une heure, laissons Idéfix se reposer et sortons admirer cet endroit magique. Nous nous amusons à prendre quelques photos gags, les enfants jouent au hockey et finalement nous décidons d’y déjeuner. Les passagers de quelques 4x4 de tourisme qui passent nous regardent tous. Ils ne pensaient certainement pas voir un motorhome sur le plus grand lac salé au monde et situé à 3600 mètres d’altitude.



L’après-midi, nous nous dirigeons vers le centre du lac. Yann et Pauline conduisent à tour de rôle sur nos genoux. C’est facile sur une surface tellement plane. Finalement nous arrivons à l’île du pêcheur. Cette île se situe au beau milieu du lac. Nous en faisons le tour et admirons les énormes cactus. Le vent se lève. Nous voyons au loin des nuages de sel soulevé par le vent. Nous décidons de chercher un bon endroit autour de l’île, et de préférence un peu à l’abri du vent, pour y passer la nuit. Nous tenons bien compte des précieux conseils d’autres voyageurs de ne pas trop nous approcher de l’île avec nos 4 tonnes car il peut y avoir des trous ou des endroits où le sel est mou. Par contre, sur la grande partie du Salar, la couche de sel serait de 30 mètres !

A présent le vent souffle fort et il commence à faire froid. Soudain, le motorhome recule de plus d’un mètre ! Nous avons oublié de mettre le frein à main. Un vent qui arrive à pousser un véhicule de 4 tonnes… oh, oh ?

Tout doucement le soleil se couche et la lune se lève. Nous avons la chance de dormir sur le Salar à la pleine lune. Mais le vent souffle toujours fort et au moment où il commence à faire nuit, le 12 V ne fonctionne plus ! L’écran témoin indique que la batterie est déchargée. Ce qui est impossible vu qu’elle a pu se charger toute la journée grâce au panneau solaire. Pendant que Damien inspecte les fusibles, les fils, le transformateur et autres, je mets les cuisses de poulet sous le grill et allume quelques bougies. Nous nous demandons si cela pourrait nous causer des soucis ou non. La seule chose qui doit impérativement fonctionner est le chauffage. Les nuits sur le salar sont très fraîches, la température varie entre -15 et -20 C°. Nous devons donc absolument maintenir le motorhome à une certaine température afin d’éviter que les tuyauteries ne sautent. Nous décidons de ne pas trop nous inquiéter. Et si nécessaire, nous ferons tourner le moteur plusieurs fois durant la nuit si le chauffage, qui fonctionne essentiellement au gaz mais qui a également besoin d’électricité, nous lâche. De plus, nous sommes certains que les batteries sont chargées et qu’il y a un faux contact quelque par. En attendant que le souper soit prêt, Damien sort sa guitare et nous chante quelques chansons.

Finalement, nous passons un merveilleux moment. Tous les stores du motorhome sont ouverts, nous avons une magnifique vue sur le lac salé qui est illuminé par la pleine lune, nos bougies éclairent timidement l’intérieur d’Idéfix et nous écoutons Damien. Les enfants ont l’air émerveillé. Yann essaie de fredonner avec son papa et Pauline regarde son papa avec des grands yeux remplis d’admiration. Au moment de servir le souper, je décide de tapoter encore, même si nous l’avons déjà fait maintes fois, sur les boutons de l’écran témoin et là zzzzzzzzzzzz j’ai un petit choc électrique. Et hop, l’écran et les quelques spots s’allument. Il y a deux siècles, l’on aurait parlé d’un miracle. Aujourd’hui, cela confirme la thèse du faux contact et nous nous réjouissons de ne plus devoir nous demander comment résoudre le problème. Le charme de la soirée aux chandelles a disparu, mais nous sommes certains de pouvoir chauffer Idéfix pendant toute la nuit. De plus, le vent semble souffler nettement moins fort. Nous passerons une bonne nuit sur ce lac blanc où il n’y a pas le moindre bruit, pas de chien qui aboie (la première fois depuis trois mois), pas de chants d’oiseaux, ni même de bruissement de feuilles d’arbre (vu qu’il n’y en a pas), il y fait un calme incroyable et avec la lumière de la pleine lune sur cette énorme plaine blanche, c’est tout simplement féerique.

Mardi 28 août 2007, réveil en silence. Il n’y a aucun bruit. L’éclat du soleil et la clarté du ciel sont tels qu’on voit encore plus de montagnes à l’horizon qu’on en voyait hier. Nous passons la matinée à profiter du silence. Les enfants jouent sur le salar comme sur une immense cour de récréation.



En début d’après-midi, nous quittons ces lieux magiques et reprenons la piste en direction de la ville d’Uyuni, puis en direction de Potosi. La route change constamment de revêtement : un peu d’asphalte détérioré, un peu de cailloux, des pistes de terre rouge, puis de terre grise. Les paysages aussi varient au fil des kilomètres : montagnes, plateaux, volcans à l’horizon, ruisseaux, petits canyons et petits villages. Il y a tant de choses à voir que nous ne voyons pas le temps passer. A la tombée du jour nous nous arrêtons dans le village de Ticatica, où nous passerons la nuit.

Mercredi 29 août 2007, au lever nous admirons ce joli petit village bolivien tellement authentique. Des ânes, des lamas et des chiens errent dans la rue. Des boliviens et des boliviennes passent et semblent ne pas nous voir. Seuls les écoliers et les écolières nous regardent et nous sourient. Nous partons de bonne heure car nous avons de nombreuses heures de piste à faire avant d’arriver à Potosi. Idéfix tremble toujours de tous ses membres et fait toujours autant de bruit. Les pistes quant à elles sont toujours aussi mauvaises et la poussière ne cesse d’entrer dans le véhicule, danse avec légèreté dans l’air et se pose partout. Nous arrivons à Potosi, la ville la plus haute du monde (4000 mètres), dans le courant de l’après-midi. Les rues montent, montent, … Pourvu qu’Idéfix tienne le coup. Nous cherchons la route qui mène vers Tupiza. Nous rencontrons un homme qui nous propose de rouler devant nous et de nous conduire jusqu’à la bonne route. Super ! Par contre, il nous emmène dans des petites ruelles et certaines montent et montent encore. Apparemment cette homme ne s’est pas rendu compte de la longueur ni du poids d’Idéfix. Une des dernières montées est de trop, Idéfix ne veut plus avancer. Nous sommes obligés de faire marche-arrière et de prendre de l’élan pour aider Idéfix à monter la ruelle. Il y arrive !

Nous voilà enfin sur la route vers Tupiza. Nous trouvons un endroit où loger, à environ 80 km de Potosi. Nous avons pu avancer un peu plus vite que d’habitude grâce aux 60 premiers kilomètres de route goudronnée. Nous nous arrêtons à Vitichi et trouvons un bel endroit en face d’une petite église.

Jeudi 30 août 2007, maintenant, nous passons nos dernières journées en Bolivie, nous roulons droit vers le sud, vers l’Argentine. Nous roulons à peine depuis une heure que nous devons nous arrêter. Nous craignons avoir crevé un pneu. Le pneu n’est pas seulement crevé, il est complètement déchiré. Nous avons besoin d’une bonne heure pour le remplacer.

Nous sommes prêts à repartir, Damien lâche le frein à main, et tout à coup, nous entendons un bruit désagréable. Damien veut remettre le frein à main, mais celui-ci ne fonctionne plus. Nous finissons par reprendre la route avec un beau pneu éclaté dans le coffre, un frein à main défectueux et toujours ce bruit étrange au niveau de la roue avant-gauche.

Au bout de cinq kilomètres, surprise ! Nous longeons une belle route asphaltée toute neuve. Nous espérons pouvoir monter dessus rapidement. Cela ferait du bien tant à Idéfix qu’à nous. Nous finissons par monter dessus mais au bout d’un kilomètre nous devons retourner sur la piste. Nous sommes frustrés ! Au bout de quatre heures nous longeons toujours cette magnifique route asphaltée !!

Depuis deux jours, les paysages ne sont pas très variés. Nous roulons dans une montagne aride, les rivières sont quasi toutes sèches et des arbres et des arbustes épineux longent la route. En milieu d’après-midi, nous nous arrêtons à l’entrée d’un petit village. Rapidement, une vieille dame vient à notre rencontre suivie de ses filles et ses petites-filles. Quelques temps plus tard, des écolières et des écoliers les rejoignent. Les garçons sont moins timides et nous posent de nombreuses questions. Yann et Pauline donnent à chacun un bic, ce qui semble leur faire grand plaisir.

Nous arrivons à Tupiza à la tombée de la nuit. Nous souhaitons dormir à la sortie de la ville sur la route vers Vilazon. Nous demandons la route exacte. En Bolivie, c’est très simple, les gens vous disent toujours "directo" (tout droit). Nous allons donc tout droit. Nous aurions dû nous méfier. Nous voilà devant le lit d’une rivière, certes sèche, mais trop profonde. Néanmoins, Damien se lance, et crac ! Nous sommes coincés. Idéfix accroche évidemment à l’arrière mais aussi à l’avant. Les conducteurs des minibus et des voitures derrière nous s’impatientent et klaxonnent. Les cales sont placées, premier essai, rien du tout. En plus, Damien ne peut s’aider du frein à main vu qu’il ne fonctionne plus. Idéfix semble suspendu entre les deux pentes qui forment les bords de ce creux. Finalement un homme qui tente de nous aider fait signe aux dix hommes qui nous regardent de venir nous aider à pousser Idéfix. Après quelques essais, Idéfix bouge et, malgré ses quatre tonnes, la force de ces hommes nous aide à le sortir de là. Plus personne ne klaxonne, tout le monde reprend sa route. Nous nous installons sur une station service pour passer la nuit. Nous nous couchons tôt car nous sommes fatigués de cette longe journée. Demain sera notre dernière journée de piste !

Vendredi 31 août 2007, dernière ligne droite. Nous atteignons le poste de douane de Vilazon. Une heure plus tard, nous franchissons la frontière et entrons en Argentine. Immédiatement le contraste du niveau de vie nous saute aux yeux. Les gens sont habillés en jeans et sweat-shirt, ils ont des voitures autres que des vieux camions ou des 4X4 appartenant aux agences touristiques. Il y a des magasins un peu partout. La Bolivie nous a plu énormément par ses villages et par ses paysages. Nous sommes ravis du tour que nous y avons fait malgré les pistes éreintantes. Mais nous sommes également contents de retrouver l’Argentine, avec ses routes asphaltées et son train de vie un rien plus moderne. Nous passons la nuit à Humahuaca, sur la place du village.