La Péninsule de Valdes et alentours (Argentine) - 24/09/07 au 14/10/07

Lundi 24 septembre 2007, nous arrivons enfin à la côte, plus précisément à Balnéario El Condor. C'est un joli petit village mais il n'y a quasi personne, tout est fermé. Apparemment, les argentins y viennent en vacances en été. Lors d'une petite balade sur la plage, nous observons des centaines de perroquets qui nichent dans la falaise. Celle-ci est haute de plusieurs dizaines de mètres et longue de plus de 100 kilomètres. Les perroquets volent par centaines et jouent dans le vent. Yann et Pauline s'amusent en sautant d'un rocher à l'autre. Le phare qui surplombe l'océan depuis le haut de la falaise est le phare le plus ancien d’Argentine.

Ce soir, nous dormons sur la digue, avec vue sur mer... le bonheur.



Mardi 25 septembre 2007, nous nous levons de bonne heure. Aujourd'hui nous souhaitons aller à la Loberia, lieu où nous pouvons voir des lions de mer. Nous empruntons une piste de plusieurs kilomètres.



Arrivés sur place, nous avons tous les quatre la même réaction:"WAW!". Il y a des milliers de lions de mer! Ils vivent en bas des falaises et nous pouvons bien les observer du haut. Il y a des mâles avec des poils tout autour de la tête, des femelles et des jeunes. Nous observons leur comportement sur la terre et dans la mer, leurs jeux, leurs "batailles", ainsi que leurs cris assourdissants pendant plus de deux heures.



Après cette jolie et impressionnante visite, nous partons vers Las Grutas. C'est une petite ville située en bord de mer également. Nous y arrivons vers 18 heures, un peu avant le coucher du soleil. Nous cherchons un bel endroit le long de la plage pour y passer la nuit. Nous regardons la mer et... des dauphins!! Génial. Nous les regardons sauter au loin. Ce soir, il n'y a pas deux enfants qui regardent la mer avec émerveillement, mais quatre!


Mercredi 26 septembre 2007, nous ouvrons les stores d'Idéfix dès le lever du soleil. Le ciel est couvert de couleurs pastelles, des dauphins sautent au loin et une baleine fait la belle. Quel spectacle!

Au moment où nous nous apprêtons à partir, une voiture s'arrête à côté de nous. Une fille vient à note rencontre. Ayant vu notre plaque d'immatriculation elle nous dit qu'elle est également belge. Elle vit ici avec son copain argentin. Ils sont tous les deux biologistes et ils ont fondé une association d'observation et de protection des dauphins (www.marybio.org) dans cette baie. Els et Alejandro n'ont pas beaucoup de temps car ils doivent reprendre leur ronde d'observation. Avant de nous quitter, ils nous proposent de venir manger chez eux ce soir. Nous ne pouvons refuser une invitation aussi chaleureuse. Après une journée de cybercafé, d'école et de balade sur la plage, nous nous retrouvons chez Els et Alejandro devant une parilla dont seuls les argentins ont le secret.

Ils nous font part des bons coins aux alentours de la Péninsule de Valdes, nous parlent de leur fondation et s'intéressent à nos récits de voyage. Nous passons un bon moment. Après ce délicieux repas, nous prenons congé de nos hôtes et amis d'un jour... à moins que nous ne repassions encore plus tard. En tout cas, Yann et Pauline sont décidés, plus tard ils seront spécialistes de dauphins, de baleines et d'orques.


Jeudi 27 septembre 2007, nous arrivons en fin d'après-midi à Puerto Madryn, dernière grande ville avant d'entrer dans la parc de la Péninsule de Valdes. Cinq baleines font des galipettes dans la baie du port. Yann, ancien futur pompier et nouveau futur spécialiste d'animaux marins, prend note du nombre de baleines que nous apercevons.


Vendredi 28 septembre 2008, ce matin, nous effectuons quelques "obligations", trouver du produit pour la toilette, faire des courses au mercado, prendre de l'essence et essayer de trouver un livre sur les animaux de la Patagonie. Une fois toutes nos tâches terminées, nous partons visiter "l'Ecocentro" de Puerto Madryn. Ce centre, bien conçu, fournit des explications sur la géologie, la faune et la flore de la Péninsule de Valdes. C'est ainsi que nous apprenons à mieux différencier les éléphants de mer (de la famille des phoques) et les lions de mer (de la famille des otaries). Une salle entière est dédiée à la baleine franche australe. Celle-ci vient dans les baies de la Péninsule de Valdes pour mettre bas et pour y pouponner son baleineau.

Après cette visite fort instructive, nous quittons Puerto Madryn et roulons vers "Playa Doradillo". Nous garons Idéfix sur la plage et partons faire une petite balade le long de l'eau. Comme prévu, il y a quelques baleines qui longent la plage à quelques dizaines de mètres. Il nous semble également voir flotter une baleine morte sur laquelle les mouettes et les cormorans se régalent. Peut-être échouera-t-elle cette nuit sur la plage?
Dès la tombée de la nuit, nous entendons pour la première fois le "rugissement" des baleines. C'est un bruit fort et impressionnant.

Samedi 29 septembre 2007, avant de reprendre la route nous décidons d'aller voir si la baleine a échoué sur la plage. Effectivement, nous découvrons une énorme masse. La baleine nous semble être morte depuis un bon bout de temps. C'est un mâle et il nous semble bien plus maigre que ceux que l'on a déjà pu apercevoir en mer. De plus, sa peau est fort abîmée.

Nous ne nous y attardons pas très longtemps et partons vers une autre plage "Playa Las Canteras". Dès notre arrivée nous y apercevons des baleines à 10 - 15 mètres de la plage. Durant toute l'après-midi nous y observons le ballet des baleines. La plupart sont là avec leur baleineau. Les baleineaux suivent tout le temps leur mère et les imitent. Quand la maman se met sur le dos et nous montre son ventre blanc, le baleineau essaie inlassablement de faire pareil. Ca ne semble pas évident et s'en suivent donc d'innombrables pirouettes. Le petit imite tout, les tapes des nageoires et de la queue sur l'eau, le poirier et plus rarement les sauts. Souvent, les deux baleines nagent côte à côte pendant des heures. Lorsque le petit semble s'ennuyer, il se met à jouer en faisant des mouvements dans tous les sens. Tout cela, bien sûr, au grand bonheur des spectateurs que nous sommes.

Yann et pauline lancent des cailloux dans l'eau en disant:"Nous sommes des spécialistes des baleines et quand nous lançons des pierres nous les attirons plus près de la plage." Hasard ou non, les baleines s'approchent de plus en plus de nous. Yann exprime un seul regret, c'est que Matheo et Zoya, ses cousins, ne soient pas là pour regarder les baleines avec lui.
Nous décidons de passer la nuit ici et de nous laisser bercer par le bruit des baleines.



Dimanche 30 septembre 2007, Joyeux anniversaire Bonne Mamy. Nous sommes arrivés au parc provincial de la Péninsule de Valdes. Nous passerons une nuit à Puerto Piramides afin de pouvoir nous approcher encore plus des ces animaux marins si fascinants en faisant une excursion en bateau.

A 16 heures nous embarquons sur un bateau. Il n'y a pas de ponton. Le bateau se trouve sur une remorque sur la plage. Lorsque tous les passagers sont montés à bord, un tracteur pousse la remorque dans l'eau jusqu'à ce qu'il y ait suffisamment de fond pour le bateau. Nous avons de la chance, nous sommes 15 sur un bateau de 40 places.

Au bout de quelques minutes à peine, nous nous approchons d'une baleine et de son petit. Le capitaine coupe le moteur du bateau et laisse le courant nous pousser doucement près de ces mammifères. La baleine et son petit frôlent le bateau. Le baleineau, qui aime jouer, plonge sous le bateau. Et, soudain, probablement par manque d'expérience, il tape à plusieurs reprises sous la coque avec sa queue. Même si ce n'est qu'un baleineau, ça secoue! Effrayés, la maman et le petit prennent la fuite. Yann et Pauline, nullement apeurés, semblent tout aussi fascinés que nous.
En début de soirée, nous rejoignons Idéfix. J'en connais quatre qui vont rêver de baleines cette nuit.





Du lundi 1 octobre au dimanche 7 octobre 2007, nous quittons Puerto Piramides sans regret et empruntons une petite piste qui mène vers Punta Pardelas. Nous nous garons au bord de la plage du même nom, sur un plateau de roche. A marée haute, l'eau monte jusqu'au bord de ce plateau rocheux et les baleines s'en approchent sans gêne car l'eau y est profonde. Depuis notre "terrasse", nous admirons le spectacle sans fin de baleines qui défilent sous nos yeux. Ici, il n'y a pas de sable blanc, ni de cocotiers, pas de petites sources d'eau douce, ni de fruits à cueillir à bout de bras. Pourtant, à nos yeux, c'est cet endroit-ci qui est à qualifier de paradis.

Nous nous baladons sur la plage et écoutons les chants des baleines au coucher du soleil. Les enfants jouent avec Camille et Marine, deux petites françaises qui bivouaquent ici également avec leurs parents en camping-car. Sophie s'arme de l'appareil photo et de la caméra et part en balade, dans l'espoir de figer sur pellicule le énième saut de baleine, d'un peu plus près à chaque fois. Je m'installe sur les rochers et je rédige mes carnets de route. De temps en temps, l'apparition d'une baleine me sort de mon écriture. Je cherche de l'inspiration et mon regard se perd à l'horizon.



Lundi 8 octobre 2007, aujourd'hui, nous empruntons l'une des trois pistes qui parcourent la Péninsule de Valdes afin de nous rendre à son extrémité est. A hauteur de Caleta Valdes, nous observons une petite colonie de pingouins de Maghellan. Celle-ci a élu domicile dans des espèces de terriers sur la dune. Pauline, qui a une affection particulière pour les pingouins, s'amuse de les voir plonger dans l'eau, de les entendre émettre des petits cris le cou étiré et le bec pointé vers le ciel, de les voir s'abriter du vent froid dans leur terriers de sable.

A quelques kilomètres de là, nous nous arrêtons à Punta Cantor, d'où nous pouvons observer des éléphants de mer couchés sur la plage. Yann reconnaît tout de suite ces créatures un peu bizarres car elles apparaissent dans le film "Happy Feet", son dessin animé préféré. Difficile d'imaginer que ces animaux, à la physionomie disproportionnée et au comportement hilare existent réellement. Les mâles sont affublés d'un organe nasal qui ressemble à une trompe d'éléphant sectionnée. Leur cri ressemble à un long rot. Appartenant à la famille des phoques, ils se déplacent de la même façon, s'appuyant sur leurs pattes avant et traînant le reste du corps derrière eux. Lorsqu'un de ces mâles, lourds de quatre tonnes, se met à piquer un sprint, sa masse ondulante peine à avancer. Au bout d'une dizaine de mètres et à bout d'effort, l'animal s'effondre sur le sable, avec un bruit sourd, afin de reprendre son souffle. A côté de ce spectacle hilarant, les éléphants qui viennent de naître tètent leur mère et dorment à longueur de journée. Un peu à l'écart, nous apercevons deux molosses qui ont certainement dû se battre car ils sont couverts de sang et restent allongés, inertes, sur le sable.

Nous continuons notre route et passons par Punta Delgada où une autre colonie d'éléphants de mer peut être observée du haut de la falaise. Ce soir, nous dormirons au camping de Puerto Piramides afin d'y faire le plein d'eau et de provisions. Lorsque nous arrivons au village et que nous nous arrêtons pour remplacer notre bombonne de gaz, nous voyons soudain apparaître Philippe, Nassera, Lucas et Orian ainsi que Nicolas et Jessica. Quelle surprise de retrouver tout ce joyeux monde avec qui nous avons passé de bons moments à Salta. Demain, nous partirons en convoi vers la plage de Pardelas.

Du mardi 9 octobre au dimanche 14 octobre 2007, Il commence à faire plus froid. Les baleines sont plus timides et se montrent un peu moins. Les enfants passent leurs journées à jouer avec Lucas et Orian. Nous passons notre soirée sur la plage avec nos amis français et attendons les baleines en sirotant une caïpirinha. D'autres jours, les baleines reviennent à l'assaut et nous gâtent de splendides sauts et de cabrioles. Nous ne nous en lassons pas et nous nous disons qu'il faudra pourtant bien un jour quitter cet endroit et reprendre notre route.



Au soir du dernier jour sur notre plage, un petit incident vient perturber notre bonne humeur: notre ordinateur refuse de démarrer. Nous sommes pris d'un moment de panique. Nous n'avons pas pris de back up depuis plus d'un mois et nous craignons avoir perdu les centaines de photos stockées sur notre ordinateur. Nous essaierons de le faire réparer à Cordoba. Nous avons de toute façon prévu d’aller à Jesus Maria, situé au nord de Cordoba, pour rendre visite à Virginia, la cousine de Sophie, et à sa famille. C'est aussi à Cordoba que nous accueillerons les parents de Sophie qui viendront nous rendre visite. Au revoir Pardelas, Au revoir baleines, pingouins et éléphants de mer. Nous levons l'ancre.





PS : Le petit incident est déjà oublié, car comme vous pouvez le constater nous avons récupéré nos photos.