Le Parc National des Glaciers (Argentine) - 16/01/08 au 04/02/08

Mercredi 16 janvier 2008, route vers El Calafate, Argentine, via la ville frontalière Cerro Castillo.
Après une longue journée de route nous arrivons enfin à El Calafate, ville située au sud du Parc National des Glaciers. Dès notre arrivée nous cherchons un mercado pour nous ravitailler en nourriture et boisson.



Je fais la manœuvre classique pour garer Idéfix le long d’un trottoir. Aucune voiture ne s’y trouve. Je mets la marche arrière, recule et … "Tiens, bizarre, je ressens une résistance. Est-ce le frein à main ?" Soudain, nous entendons un bruit de klaxon. Je regarde dans les rétroviseurs, rien. Mais tout à coup, je vois un homme débouler en hurlant et en gesticulant. "Oh, oh, j’ai dû cogner sa voiture." L’homme, voyant que c’est une femme derrière le volant, s’adoucit. Nous sortons du véhicule pour voir les dégâts. Il y a beaucoup de dégâts, mais pas occasionnés par nous. L’homme s’énerve et nous demande de payer ou d’aller au commissariat. Réponse facile: "Allons voir la police ! ". Il aurait probablement préféré l’autre option. Nous nous demandons d’ailleurs s’il n’a pas volontairement provoqué l’accident. Arrivés au commissariat, l’homme fait sa déclaration en premier. Au bout d’une demi-heure, il sort et sert la main à Damien tout en s’excusant !! A nous de rentrer dans le petit bureau du policier. Nous lisons la déclaration de l’homme et constatons, avec désolation, qu’il a fait une fausse déclaration. Finalement, nous quittons le commissariat à 21 heures. Maintenant, les assurances feront le reste. C’est dans un état de fatigue et, je ne vous le cache pas, de légère révolte, que nous nous rendons au camping. Mais, oh, surprise, Coen et Karin sont là !

Vendredi 18 janvier 2008, "Hachile" arrive au camping avec Yann et Géraldine.
Les enfants jouent beaucoup dans "leurs" arbres avec les arcs que Damien leur a confectionnés. Ils jouent avec un petit garçon suisse, Jérémy.
Nous passons la journée à écrire nos carnets de route, à vérifier nos mails et à bavarder, puis nous partons réserver une excursion en bateau.



Samedi 19 janvier 2008, 6 heures! Tout le monde debout, le bus vient nous chercher à 7 heures et demie. Chaque fois que nous partons en excursion avec une organisation nous nous sentons "bizarres". Est-ce le fait de se retrouver avec de nombreux autres touristes ou simplement parce que le temps d’une journée nous n’aurons plus notre "liberté" et devrons écouter et suivre le guide partout ?
A neuf heures précises, le bateau quitte le petit port de Puerto Bandera. Nous naviguons sur le Lago Argentino. Cap sur le glacier Spegazzini. Plus nous nous en approchons, plus les blocs de glace qui flottent sur l’eau sont grands. De loin, nous observons que le glacier s’est frayé un chemin entre les flancs des montagnes. Sa largeur ne fait que 1500 mètres, mais sa hauteur est impressionnante. Mesurant entre 80 et 125 mètres de haut, il est le glacier le plus haut du Parc National.



Après cette jolie mise en bouche nous mettons le cap sur le glacier Upsala. Il y a quelques heures, nous trouvions les blocs de glace voguant sur l’eau grands, ici, ils sont énormes.

La vue sur le glacier Upsala est nettement plus impressionnante. Pour la simple et bonne raison que nous le voyons sur une longueur de 5000 mètres. Nous nous y sentons tout petits, d’autant plus que c’est le plus grand glacier de toute la Patagonie. La surface visible est de 595 km², mais la superficie de la totalité du bassin est de 1000 km².

Nous sommes surtout émerveillés par les nombreuses nuances de bleu que nous observons dans les icebergs, ainsi que par leurs formes parfois très étranges.

[image:631:l]Dernière destination de la journée : Puerto O’Nelli. Tout le monde est invité à mettre pied à terre. Une petite balade dans la forêt nous mène jusqu’à le Laguna O’Nelli où trois petits glaciers convergent. L’endroit est superbe mais rempli de touristes, évidemment.

Après dix heures de navigation nous retrouvons le bus qui nous ramène à El Calafate. La journée fut longue mais belle et la nature nous a une fois de plus impressionnés.
Au camping, Coen, Karin, Yann et Géraldine nous attendent pour le souper. Ces derniers nous ont préparé des crêpes. Génial !



Lundi 21 janvier 2008, le Glacier Perito Moreno. Nous en avons beaucoup entendu parler et nous en avons vu de nombreuses photos.
Entre voyageurs, nous échangeons régulièrement de "bons tuyaux". Celui concernant ce glacier est un tuyau qui vaut de l’or. Nous suivons les conseils et arrivons au parc au moment du coucher du soleil. Nous nous installons, comme conseillé, sur le parking du haut. Quel bonheur, nous sommes seuls et nous avons une superbe vue sur cette énorme étendue blanche. Malgré l’heure tardive, nous descendons sur les passerelles. Et là, il n’y a que nous, le glacier et ses bruits de craquements, et le calme. Il est minuit lorsque nous rentrons dans nos pénates.



Mardi 22 janvier 2008, réveil à 6 heures et quart. Nous ne souhaitons manquer le lever du soleil sous aucun prétexte. C’est vers 7 heures moins le quart, une tasse de café à la main que nous nous retrouvons à nouveau nez à nez avec ce géant blanc. Sauf que ce matin, avec les couleurs du soleil levant, le glacier est rose orange. C’est absolument magique. Nous sommes seuls et le spectacle des couleurs est grandiose. De temps en temps l’effondrement d’un morceau de glace vient rompre le silence. Dire que le fond du glacier est fait de neige qui s’est cristallisée il y a des milliers d’années.



Le soleil se lève de plus en plus et soudain la couleur orangée s’estompe pour laisser place au blanc étincelant de la glace. Comme nous disait une amie, Géraldine, on dirait une énorme meringue. Nous profitons encore de ce bel endroit quelques instants et laissons finalement notre place aux centaines de touristes qui vont bientôt arriver.



Le restant de la journée, nous le passons au Lago Roca. Nous y trouvons un bel endroit avec vue sur un des bras du Lago Argentina et sur les montagnes du Parc National. Faisant partie du Parc National, cet endroit et sa nature sont, heureusement, fort respectés. Une fois de plus, nous y trouvons un sentiment de sérénité.



Mercredi 23 janvier 2008, ce matin, comme tous les matins (sauf exception), nous passons quelques temps à remplir nos obligations. C’est-à-dire, à instruire nos enfants, comme à l’école. Fort heureusement, le périple que nous effectuons semble également les instruire beaucoup. Nous sommes d’ailleurs agréablement surpris qu’après huit mois de route ils se souviennent encore de tant de choses que nous avons vécues lors des premiers mois.

Cet après-midi, nous nous promenons le long de l’eau. Les enfants "armés" de leurs arcs ouvrent la voie. "Nous devons vous protéger des nombreux animaux dangereux. Pauline et moi sommes vos guides." Rien de tel qu’une balade en famille.

Au retour de la promenade, je ne sais pour quelle raison, je jette un coup d’œil aux pneus. Oh, oh, les fils de fer du pneu arrière gauche sont apparents! Et le pneu avant gauche semble également bien usé. Nous devons changer le pneu arrière. Mais alors, il nous restera plus qu’un pneu de réserve et un pneu usé à l’avant. Nos plans de prendre la Ruta 40 (piste) vers El Chalten pour voir le Mont Fitz Roy risquent de changer. Surtout qu’après, nous aimerions faire la Carretera Australe, au Chili.
Allons dormir, la nuit nous portera conseil.


Jeudi 24 janvier 2008, la décision est prise, nous devons d’abord trouver deux pneus neufs avant de s’aventurer sur de trop longues pistes.
De retour à El Calafate, Damien se renseigne auprès de plusieurs mécaniciens et il en profite pour leur demander leur avis concernant les bruits étranges que fait le véhicule sur les pistes.

Vendredi 25 janvier 2008, le garagiste nous conseille de changer la "cazoleta", pièce située au-dessus de l’amortisseur. Mais cette pièce ne se trouve pas ici, à El Calafate, ni sur la route qui va vers le nord. Pareil pour les pneus, il n’y a pas de grandes villes sur notre route où nous pourrions trouver ceux qu’il nous faut. La seule option est de repartir vers l’est, à Rio Gallegos.
Ce week-end nous resterons encore à El Calafate en compagnie de nos amis français et hollandais.



Lundi 28 janvier et mardi 29 janvier 2008, nous emmenons Idéfix d’un garagiste à l’autre, du "taller Milla", au "taller Fiat", au "taller sans nom", pour finalement trouver un peu d’aide au "taller San Martin". Les mécaniciens passent quelques heures à démonter Idéfix. Premier diagnostic : "Tout va bien. ". Et finalement ils nous disent: "Ah, oui, il se pourrait que la "cazoleta" soit un peu usée. ". Damien et le mécanicien font le tour de la ville pour en trouver une semblable, mais en vain. Finalement, dans cette ville, nous ne trouverons ni "cazoleta", ni pneus. La seule solution est de remonter la côte est jusqu’à Comodoro Rivadavia.

Samedi 2 février 2008, Comodoro Rivadavia, serait-elle la ville des meilleurs garagistes ? 
Rebelote, nous roulons d’un garage à l’autre, d’un "repuesto" (vendeurs de pièces détachées) à l’autre. En fin de journée nous rentrons au camping avec de bonnes nouvelles. Un rendez-vous est fixé lundi matin pour faire mettre de nouveaux pneus et le garagiste prétend pouvoir trouver une "cazoleta"…
Au camping, nous retrouvons par surprise Yann et Géraldine. Ils ont également dû changer leur itinéraire pour des raisons mécaniques. Demain, dimanche, jour de repos !

Lundi 4 février 2008, il nous a fallu une semaine de recherche et 700 kilomètres de route pour trouver de nouveaux pneus, une nouvelle "cazoleta" … nous sommes prêts pour attaquer la Carretera Australe.