De Puerto Montt au Parc National Puyehue (Chili) - 01/03/08 au 07/03/08

Samedi 1 mars 2008, l’arrivée à Puerto Montt se fait sous un ciel gris. Cela fait un bon bout de temps que nous n’avons plus croisé de grande ville. Nous sommes surpris de nous trouver dans les embouteillages. Il y avait un bail. Dire qu’en Belgique nous vivions cela quasi tous les jours.





Puerto Montt, comptant 150.000 habitants, est la capitale économique du sud chilien. Nous sommes impressionnés par ses buildings érigés sur la digue, ses centres commerciaux, ses esplanades. Nous nous installons un peu en dehors de la ville, du côté du petit port.



Dans ce quartier, dit "Agelmó", nous nous baladons entre les échoppes d’artisanat. Sur le port, on sert des repas rapides à base de moules et d’autres fruits de la mer. Dans ces "cocinerias", des locaux sont attablés côte à côte sur les quelques banquettes ainsi qu’aux deux petites tables qui sont installées juste à côté de la cuisinière. Nous achetons un peu de saumon au marché au poisson.



Les poissonniers sont en pleine action. L’un décortique des oursins, tandis qu’un autre livre un kilo de moules à la cocineria d’à côté. Des marchands y vendent également des fruits, des légumes, des algues et des colliers de moules séchées. Le spectacle est haut en couleur et en odeur.



Lundi 3 mars 2008, après l’école et le déjeuner, nous quittons Peurto Montt pour monter vers Frutillar, petit village situé à l’est du Lago LLanquihue. En partant, nous nous arrêtons à un supermarché. Comme d’habitude, Damien et les enfants restent dans le camping car pendant que je vais faire les courses. Lorsque j’attends dans la file à la caisse, je regarde autour de moi. Le magasin est bondé. Autour de moi, toutes les personnes ont des cheveux noirs. Je suis la seule avec des cheveux couleur châtain. C’est marrant, c’est le genre de réflexion que nous nous faisions au début du voyage ou dans des endroits isolés au Pérou et en Bolivie. Après 10 mois de vie en Amérique Latine, nous ne nous rendons plus tellement compte de notre "différence". Nous balader en ville, faire nos achats partout comme tout le monde, comme tous les habitants de ces pays, est devenu une telle habitude que nous avons "oublié" que notre physique est différent. Aujourd’hui, le fait de devoir patienter dans ce magasin rempli de monde me ramène à la réalité. Pourquoi aujourd’hui, je ne sais pas, mais soudainement je me sens une étrangère. Alors qu’il y a une heure, c’était pour moi la chose la plus normale que de venir faire mes courses ici.

En quittant le magasin, les personnes semblent peu aimables. Je sors avec à chaque bras cinq sacs remplis de provisions. Des personnes me bloquent le chemin, me bousculent sans scrupules. Mes doigts commencent à me faire mal à cause du poids des sacs. Je répète sans cesse "permiso, permiso", mais les gens bougent à peine. Sont-ils ainsi parce que je suis une étrangère ou sont ils comme ça les uns envers les autres ? Est-ce l’influence d’une grande ville, chacun pour soi ? Il est vrai que depuis plusieurs jours nous trouvons les chiliens moins sympas, moins accueillants qu’ils ne l’étaient plus au sud.

Nous ne sommes pas mécontents de quitter cette grande ville et de retrouver de petits villages. En route donc vers Frutillar, lieu de villégiature pour les habitants de Puerto Montt. Sur les rives du lac se trouvent de nombreux hôtels portant des noms à consonances germaniques. Nous passons la nuit sur le terrain d’un petit club de pêche, avec vue sur le lac.

Mardi 4 mars 2008, avant de quitter Frutillar, nous cherchons un endroit où nous pouvons capter une connexion internet par WIFI. Nous devons absolument vérifier nos e-mails car nous souhaitons réserver définitivement le passage en cargo vers la Belgique. Et oui, passer par la Belgique pour aller en Australie revient à nettement moins cher que les prix proposés par les compagnies maritimes au départ de l’Amérique du Sud.

Aujourd’hui nous faisons à nouveau une étape courte. Nous roulons jusqu’à Puerto Octay, 40 kilomètres plus au nord. Peu avant le village, une route nous mène plus loin dans la baie où nous trouvons un agréable camping, toujours au bord du lac. Seul petit bémol, les arbres cachent la vue sur le volcan Osorno qui se trouve de l’autre côté du lac. Nous allumons un barbecue. Les enfants nous invitent à danser autour du feu, comme le font les indiens.



Mercredi 5 mars 2008, nous consacrons l’après-midi à la rédaction de notre prochain carnet de route pour le site internet : lecture de nos notes, choix des chapitres, choix des photos, retranscription sur l’ordinateur et correction. Pendant ce temps-là, les enfants barbotent dans le lac. Ce n’est que tard dans la soirée que nous clôturons, avec satisfaction, notre carnet de route concernant la Carretera Austral.



Jeudi 6 mars 2008, la route qui nous mène à Entre Lagos est une piste. Les paysages sont beaux. Les volcans défilent au fil des kilomètres ; le volcan Osorno, le volcan Puntiagudo et le volcan Casablanca. Nous nous arrêtons à Entre Lagos pour déjeuner. Nous arpentons les rues de cette ville pendant une heure à la recherche d’un bon réseau internet afin de pouvoir faire la mise à jour du site. Les enfants sont très patients. Après plusieurs mois de voyage les enfants ont vraiment pris le pli et savent que de temps en temps il y a des moments moins drôles pour eux. Ils se montrent très compréhensifs et savent que les infos que nous diffusons sur notre site sont lues par nos familles et nos amis.

Finalement, en fin d’après-midi, nous reprenons notre route. Nous longeons le Lago Puyehue et arrivons une heure plus tard dans le Parc National du même nom. Au beau milieu de la forêt, nous établissons notre campement. D’ici partent plusieurs promenades vers des petites cascades. C’est décidé, demain nous resterons ici et profiterons de ce bel endroit.



Vendredi 7 mars 2008, dans le Parc National Puyehue, nous partons à la recherche des petites cascades se déversant de-ci de-là dans les ruisseaux. Les balades dans les bois sont courtes, mais jolies. Nous passons une nuit de plus dans ce petit havre de paix, à l’ombre des arbres touffus dans lesquels des perroquets viennent casser la graine.



Demain, nous rentrerons en Argentine et piquerons sur San Carlos de Bariloche car des amis nous y attendent.