Retour à Jesus Maria (Argentine) - 28/03/08 au 29/04/08

Du vendredi 28 mars au mardi 29 avril 2008, dernière grande étape en Amérique Latine avant de rejoindre le port de Buenos Aires. Nous voilà à Jesus Maria où nous sommes accueillis une nouvelle fois à bras ouverts par Virginia, Carlos et leurs enfants. Ce dimanche, nous fêterons nos retrouvailles ainsi qu'un double anniversaire: celui de Virginia et de Pauline. Carlos nous a préparé un "Bania Cauda". C'est une sauce à base de crème, de fromage et d'anchois, servie dans une grande marmite placée au milieu de la table. On y trempe tout ce qu'on a sous la main: légumes, raviolis, morceaux de viande ... C'est absolument délicieux!





Tout le monde se ressert car dans les prochains jours, nous aurons peut-être du mal à savourer une cuisine aussi riche et variée. En effet, les rayons des supermarchés sont quasi vides. Plus de viande, plus de lait, plus de produits laitiers, plus de légumes. Tout ça à cause des barrages qui ont été installés un peu partout sur les grands axes routiers de la région de Cordoba et des autres provinces où l'agriculture est maître. Nous sommes impressionnés. On se croirait en période de guerre.

Une semaine plus tard, les tensions politiques baissent. La Présidente promet de réfléchir à une solution pouvant satisfaire les agriculteurs. Les barrages sont levés temporairement. Cela nous permet d'acheter de le viande et de savourer quelques "asados" succulents. Ainsi sont les habitudes des Argentins: quand on a l'occasion de se gâter, autant en profiter. Cette attitude de bon-vivant serait-elle une conséquence de la crise argentine de 2001? A cette époque là, toutes les familles argentines ont dû fameusement se serrer la ceinture.



C'est du côté de Carlos Paz que nous passons une journée en famille. Nous organisons un pique-nique au bord de la rivière. Le week-end suivant, nous assistons à un rassemblement en masse de jeunes sur le camping de Jesus Maria. Car ce week-end a lieu un concert longuement attendu par les habitants de la province. Il s'agit d'un concert de rock de "Indio Solari", chanteur et fondateur d'un groupe fort reconnu en Argentine

C'est ce même week-end (aussi) que Yann et Géraldine ont "choisi" pour venir nous faire un petit bonjour. Ce sont nos dernières retrouvailles avant que nos chemins de voyageurs ne dévient pour de bon. Ils se dirigent vers le Pérou et la Bolivie, alors que nous terminons notre périple en Amérique Latine et que nos pensées sont déjà en Australie (surtout au niveau organisation). Nous ne tardons pas à ressortir le jeu de société "backpackers" et nous nous faisons plaisir en y consacrant quelques belles soirées.



Les barrages étant levés et le week-end du concert étant passé, la tranquilité revient tout doucement dans les chaumières et dans les camping-cars de Jesus Maria. Nous partons visiter la "Estancia" jésuite qui est à l'origine de cette ville. A l'époque, beaucoup de nobles et de haut-gradés, en route pour la ville de Potosi en Bolivie, s'y arrêtaient afin de se reposer. La estancia employait des indigènes, tout en les reconvertissant. Cela permettait aux jésuites de vivre en autarcie pendant que le produit des récoltes renflouait les caisses de leur communauté. Les couloirs aux murs blancs, la cour intérieure, les pièces et les balcons en bois nous font penser aux haciendas que l'on voit dans les vieux films de Zorro.



Cette semaine, notre "famille belge de passage en Amérique Latine" passe à la télévision locale. "Canal Dos(2)" vient nous filmer et nous interviewer. Leur intervention amateuriste dure à peine dix minutes. Le lendemain de la diffusion, les employés des magasins et des stations services nous font des sourires plus larges que d'habitude.

Ainsi s'écoulent les jours, paisiblement. Nous sommes restés à Jesus Maria pendant un mois. Les enfants de Virginia et Carlos n'ont cessé de jouer avec les nôtres. Nous avons revu Yann et Géraldine, Dominique et Pierre, ainsi que Ivo et Gabi. Nous sommes repus d'asados à tel point que nous ne nous souvenons plus de tous les noms de découpes de viande que nous avons mangées. Carlos le répète d'ailleurs souvent:"Il y a 365 découpes de viande différentes, une pour chaque jour de l'année.".



Demain, nous partons en direction de Buenos Aires où un bateau nous attend (à moins que ce soit nous qui l'attendrons...). Sophie et les enfants prendront l'avion et Damien montera à bord du cargo avec Idéfix. Nos pensées sont déjà en Belgique et en Australie. Et pourtant, l'année que nous venons de passer en Amérique du Sud fut merveilleuse.