Australie-Occidentale, côte ouest – 24/9/2008 au 19/10/2008

Mercredi 24 septembre 2008, nous quittons Fremantle à bord d'Idéfix et entamons notre route vers le nord. L'étape du jour est plutôt courte puisque nous décidons de faire un saut au John Forrest National Park et de tenter d'y passer la nuit. Ce petit parc, situé dans une région boisée et vallonnée, à une quarantaine de kilomètres au nord de Perth, est le plus ancien parc national d'Australie-Occidentale.

Il fait gris et le parc semble plutôt abandonné. Par contre, le comité d'accueil à lui seul est pour nous tout un symbole. Quatre kangourous font irruption devant nous et bondissent dans tous les sens. Les bonds sont impressionnants, les frimousses attendrissantes, les petits sont dans les poches. Tout y est. Il ne reste plus aux petits kangourous qu'à brandir un drapeau australien et à nous souhaiter "Welcome to Oz".

Vendredi 26 septembre 2008, nous quittons la Brand Highway et piquons vers la côte. Nous comptons loger ce soir à Cervantes, dans le Nambung N.P., afin d'aller jeter un coup d'œil aux formations rocheuses, appelées "Pinnacles".

La route serpente entre d'énormes étendues de "bush", ces pleines rouges couvertes de touffes d'herbes longues et de buissons de variétés différentes. La végétation est touffue et verte. Les arbres se limitent à quelques arbustes dont la hauteur dépasse rarement les deux mètres. Du haut des petites crêtes sur lesquelles passe la route, apparaît devant nous le bleu profond de l'océan.


Malheureusement, le beau temps n'est pas au rendez-vous. Il pleut durant une bonne partie de l'après-midi. Nous, qui avions espéré admirer les Pinnacles au soleil levant ou au couchant rougeoyant, décidons de reporter cette visite à plus tard, lorsque nous repasserons par là, un jour où il fera plus beau.

Samedi 27 septembre 2008, cela fait quelques jours que nous roulons vers le nord. Nous avons fait 500 kilomètres. Nous nous sommes arrêtés à quelques endroits sympa, mais n'avons pas encore retrouvé notre rythme de pèlerins. D'une part parce qu'il faut que tout le monde retrouve ses marques, ses habitudes dans le camping car, et d'autre part parce que nous croisons tout le temps tellement de gens sur notre route. Pour le moment, nous passons essentiellement nos nuits dans des campings (il nous manque encore les bonnes informations pour les bivouacs en sauvage) et ceux-ci sont bondés, à tel point qu'il faut réserver un emplacement à l'avance! Ça nous change de l'Amérique Latine. Bref, nous ne sommes pas encore dans le voyage. Mais nous pensons avoir repéré un endroit sympa où loger cette nuit. C'est à nouveau un camping, certes, mais les propriétaires seraient des passionnés de fleurs sauvages. Nous sommes au printemps et même sur la route, les fleurs sauvages dominent les hautes herbes et vont jusqu'à tapisser des collines entières de leurs couleurs jaunes ou violettes.



Dès notre arrivée, nous sommes rassurés. Les quelques kilomètres qui séparent le camping de la route principale sont de la piste et le camping est tout simple, sans chichi, sans règlement et sans plan.

Dimanche 28 septembre 2008, cet endroit étant un des premiers endroits où nous nous sentons bien, nous décidons d'y rester toute la journée. Après une grasse matinée, une petite promenade dans le bush s'impose. Munis de "jolis" filets anti-mouche placés sur nos têtes, par-dessus nos casquettes, nous partons à la découverte des fleurs.




Le soleil brille haut et fort. Quelques perroquets nous survolent. Du sol sablonneux émergent par-ci par-là des petites fleurs isolées, frêles et délicates, aux formes et couleurs très diversifiées. Les arbustes aussi sont en fleur. Une sorte de petit palmier au tronc noir pointe un long cône au-dessus de la basse végétation. Les animaux sont rares, par contre.



Lundi 29 septembre 2008, nous reprenons la route en direction du Kalbarri National Park où, selon nos guides, il serait interdit de faire du camping sauvage. Le long de la route les paysages ne sont pas très variés. C'est essentiellement du bush, mais toujours très coloré par la terre rouge et les fleurs sauvages qui bordent la route. Arrivés dans le parc, la route longe l'Océan Indien que nous admirons du haut des falaises.



Les campings de la ville de Kalbarri sont pleins. Nous finissons par nous installer sur un ranch où le camping est autorisé. Quelle aubaine! Notre petite place entre deux prairies vaut mille fois mieux que tous les "Caravan Parks" d'Australie réunis. Pauline adore les chevaux. Elle veut tout le temps les caresser. Elle ne rêve que d'une chose, c'est de faire une balade à cheval, alors qu'elle n'a jamais monté seule, même pas sur le dos d'un poney.



Mardi 30 septembre 2008, première piste! Nous traversons une partie du Kalbarri National Parksur une piste sablonneuse. Par endroits, la tôle ondulée nous rappelle les pistes d'Argentine, du Chili et de la Bolivie. Cependant, ici, la terre est d'un rouge vif, le sable est orange. Dans Idéfix, il fait chaud. Dehors, il y a les mouches. "Les mouches du bush, fermez la bouche." Il ne nous aura pas fallu plus de deux jours d'expérience pour trouver ce sublime jeu de mots dont les enfants sont co-auteurs. Cependant, nous nous sentons bien. La nature, à perte de vue, nous offre sa force et son calme. Nous nous sentons à nouveau seuls au monde.



La piste mène vers des gorges creusées par la Murchison River. Du haut des gorges, nous voyons la rivière serpenter dans le contre-bas. Photo obligatoire de la "Nature's Window", fenêtre créée par l'érosion de la roche et à travers laquelle la rivière apparaît comme dans l'encadrement d'une peinture.




Nous rebroussons chemin avec Idéfix peu avant la tombée de la nuit. Avec les couleurs du soleil couchant, le bush semble soudainement plus attrayant. Les fleurs sont d'autant plus belles et quelques animaux, profitant de la fraîcheur de la fin de journée, croisent notre route: deux lézards, dont l'un nous fait penser à un dinosaure miniature et bien-sûr, quelques kangourous.



Du mercredi 1 au vendredi 3 octobre 2008, en route vers Shark Bay. Arrivés à la péninsule, nous effectuons un premier arrêt à Hamelin Pool. Nous y découvrons une des plus anciennes stations télégraphiques d'Australie, datant de 1884. Aujourd'hui cet ancien bâtiment est un musée.



Mais un arrêt à cet endroit s'impose surtout pour voir les "stromatolithes" (nous devenons de plus en plus cultivés). Il s'agit de fossiles vieux de 1,9 milliards d'années et les seuls sur terre à être si anciens et toujours vivants. Certains, n'étant plus couverts par de l'eau, sont morts, mais d'autres se forment toujours. Ils ont la forme de petits rochers arrondis. Une des fonctions les plus intéressantes de ces créatures est la production d'oxygène.



Chose très étonnante, est la plage. Ce n'est ni une plage de sable, ni une plage de galets, mais de coquillages. La plage entière est formée uniquement de petits coquillages blancs qui au fil des ans se tassent et forment un sol très dur. Si dur qu'avant l'on en découpait des cubes pour faire des murs. Ainsi, les murs de l'église de Denham (village situé à quelques kilomètres plus au nord) sont tous construits avec des blocs de coquillages.



Le petit camping de Hamelin Pool est très simple, mais sympa. A croire qu'ils veulent garder une ambiance de "bush". Dans le bloc sanitaire, il y a toujours de la musique et pour utiliser la machine à lessiver (basique mais fonctionnelle), il ne faut pas insérer de pièces dans la machine. Elle fonctionne sans. Seule une petite affiche nous demande d'avoir la gentillesse de déposer 2 dollars australiens dans la boîte en bois. On fait tout simplement confiance.

Toujours à Hamelin Pool, nous passons la journée à faire l'école et à jouer quelques jeux de société avec les enfants. En fin d'après-midi, un couple d'Australiens voyageant en caravane nous invite à prendre l'apéro. C'est donc autour d'un vin blanc et de bières bien fraîches que nous faisons connaissance de ces Australiens accueillants et chaleureux. Ils nous donnent quelques bons tuyaux pour la suite de notre itinéraire. Ils nous apprennent aussi qu'actuellement plus de 850.000 Australiens vivent en voyageant, en véritables nomades. Cela explique pourquoi nous croisons régulièrement des caravanes, camper-vans, motorhomes, 4x4 aménagés, minibus aménagés, camionnettes transformées, bus remorquant des voitures et autres véhicules "habitables". Nous savions déjà que l'Australien était campeur, mais pas à ce point-là. En tout cas, nous ne serons pas seuls sur les routes. Et puis, si les autres sont aussi sympa que nos nouveaux amis de ce soir, tant mieux.

Samedi 4 octobre 2008, nous prenons la route de bonne heure vers un des sites les plus touristiques d'Australie-Occidentale: Monkey Mia. En cours de route, nous nous arrêtons à Denham afin d'y faire quelques courses. On ne peut pas appeler Denham une ville. C'est joli, mais minuscule, il y a une seule rue, avec une pompe à essence, deux petits supermarchés, quelques boutiques, deux campings et une hôtel dans lequel se trouve une distributeur de billets. Lorsque nous souhaitons prendre de l'argent, nous sommes stupéfaits: pas moyen de retirer plus de 150 AU$, c'est à dire l'équivalent de 90 Euros. Vus les frais de commission bancaire sur les retraits à l'étranger, nous décidons de ne pas prendre de l'argent ici.

A quelques kilomètres en dehors de ce village, nous nous arrêtons à un distributeur d'eau. C'est un des seuls endroits sur cette péninsule où nous pouvons trouver de l'eau potable (non salée). Il faut insérer une pièce de 1 AU$ pour 20 litres d'eau. C'est la première fois, après 14 mois de voyage, que nous payons pour de "l'eau du robinet", mais nous sommes tout de même contents d'avoir nos réserves pour les jours suivants.

Le site "Monkey Mia" se trouve dans une parc protégé. Il y a plusieurs années, les pêcheurs attiraient, sans le vouloir, des dauphins en jetant des restes de poissons. C'est ainsi que ces dauphins souffleurs prirent l'habitude de recevoir à manger des humains. Aujourd'hui, un complexe contenant camping, hôtel, restaurants et piscine est construit en bord de mer. Ce lieu attire de nombreux touristes car tous les matins les dauphins viennent très près de la plage. Lorsqu'il n'y a pas de jeunes dauphins quelques touristes sont autorisés à nourrir ces mammifères. Ceci se déroule sous haute surveillance. Il est interdit de toucher les dauphins car ceux-ci peuvent contracter des virus humains, il est interdit de mettre de la crème solaire sur ses jambes et on ne peut aller dans l'eau que jusqu'à mi-mollet. Nous pensions que cela pouvait être sympa pour Yann et Pauline. Mais tant eux que nous ne nous réjouissons finalement pas autant que prévu. Ça ressemble plus à une attraction touristique qu'à autre chose. Il n'y avait de la place que pour une nuit dans le camping et tant mieux. Nous préférons partir en espérant trouver un endroit plus idyllique, plus sauvage, d'ici quelques jours.



Nous reprenons la route en direction du nord. Nous marquons un arrêt au bord d'un petit lac dont l'eau est turquoise. Les enfants pataugent dans l'eau. Un homme, se baladant en quad sur la plage du lac, s'arrête à notre hauteur et nous suggère d'être prudents car les enfants pourraient tomber sur un "stone fish". Connaissant la nature venimeuse de ce poisson aux épines dorsales acérées, nous rappelons dare-dare les enfants sur la plage.



Lundi 6 octobre 2008, après l'école et trois heures de route, nous faisons halte à Carnarvon. C'est une petite ville située le long de la côte. Néanmoins, en comparaison avec Denham, cette ville est déjà relativement grande. De nombreux aborigènes venus habiter la ville errent dans les rues. Les "blancs" n'ont pas toujours l'air de les regarder d'un bon œil.

Mardi 7 octobre 2008, depuis que nous montons vers le nord, nous sentons chaque jour la température s'élever. Aujourd'hui le soleil est de plomb. Dans le bush qui entoure la route nous apercevons les premières termitières, implantées dans le paysage telles des sentinelles.



Peu avant d'arriver à Coral Bay, lieu réputé touristique, nous décidons de bifurquer vers la côte. Une large piste part en direction de Warroora Station, zone protégée du "Outback Coast". Nous devons bifurquer une fois de plus afin de rejoindre un campement sur la côte. Lorsqu'on quitte une piste large pour prendre une piste annexe, on tombe forcément sur une piste plus étroite. Cette théorie se confirme. La piste est escarpée et sablonneuse. Il nous faut presque une heure afin d'en arriver à bout. Un émeu (sorte d'autruche locale) vient à notre rencontre. Le soleil entame sa plongette quotidienne dans l'océan. Nous campons sur les hauteurs, en bord de plage. Le ciel nous offre en spectacle des couleurs magnifiques. Cet endroit est sans conteste le plus beau depuis notre départ!



Mercredi 8 octobre 2008, nous nous réveillons devant une mer turquoise. L'océan est tellement beau que nous décidons de passer la journée ici. Nous ne résistons pas à une balade le long de l'eau, sur le sable blanc. Pauline, comme d'habitude, cherche les plus beaux coquillages. Il y en a de toutes les formes et de toutes les couleurs. Yann saute par-dessus les vagues pendant que nous scrutons l'horizon à la recherche d'un saut ou d'un jet de baleines. Ces créatures ne cesseront de nous réjouir. Soudain, une raie passe à quelques mètres de nos pieds. Un crabe aux couleurs vertes et mauves se cache rapidement sous une pierre. Deux pélicans volent gracieusement à quelques centimètres au-dessus de l'océan. Que dire? Profitons de ces instants, ils sont éphémères.



Ce soir, nous avons droit à un spectacle son et lumière: en avant-programme, un coucher de soleil fluorescent, suivi d'un orage électrique des plus impressionnants éclairant tout à l'horizon. Au tonnerre d'applaudissements succède le tonnerre et la pluie au-dessus de nos têtes pendant une bonne partie de la nuit.



Jeudi 9 octobre 2008, en quittant les lieux, mous marquons quelques arrêts afin de prendre des photos depuis la piste. Sophie sort prendre un dernier cliché. Personne n'a remarqué que pendant cet arrêt, une charmante bébête à huit pattes en a profité pour essayer de rentrer dans Idéfix. Pas de chance pour elle (l'araignée), elle est restée coincée lorsque la portière s'est refermée. Une heure plus tard, Sophie sursaute en voyant trois pattes et une grosse tête ratatinée dépasser de la portière juste à hauteur de sa figure. Les enfants sont impressionnés et demandent ce que c'est. "Oh, c'est juste un gros papillon de nuit..."



Nous passons la nuit à Exmouth, ville construite à côté d'une base militaire, qui se situe à quelques kilomètres du Cape Range National Park.

Du vendredi 10 au dimanche 19 octobre 2008. Cape Range National Park englobe principalement des dunes, des plages et des gorges de cours d'eau venant se jeter dans l'Océan Indien. A une centaine de mètres de la plage, la côte est bordée d'une barrière de corail. Nous voyons clairement la mer s'éclabousser sur le mur des récifs et y former des vagues impressionnantes. La faune et la flore aquatique des récifs sont placées sous le protectorat du Ningaloo Marine Park.

A l'entrée du parc, un ranger nous indique les différents lieux où il est autorisé de camper. Il nous prévient qu'il n'y a pas d'eau douce et qu'il est interdit de faire du feu. Il nous indique aussi les meilleurs endroits de baignade pour les enfants et de "snorkeling" pour les parents. Nous passons plus d'une semaine sur les lieux. De Mesa Camp à Lakeside Camp, notre Idéfix et ses occupants ont toujours vue sur l'océan.

Les enfants s'éclatent dans l'eau, sur leurs planches de bodyboard qu'ils appellent des planches de surf. Yann sort de l'eau au bout de deux heures. Nous ne nous lassons pas de ces plages désertes et de l'eau turquoise de l'océan. Un bourdonnement provenant des vagues qui s'écrasent sur le récif résonne en permanence.



En général, dans le courant de l'après-midi le vent forcit à tel point que le sable balayé sur la plage nous picore les jambes et les joues. C'est pourquoi nous nous levons de bonne heure et partons à la plage. Nous faisons l'école l'après-midi, lorsque le vent s'acharne sur les parois d'Idéfix. De plus, nous évitons ainsi de nous exposer au soleil toute la journée. A propos, dans cette partie de l'Australie, la crème solaire se vend en bidons de 1 litre et l'on n'en trouve pas avec un indice de protection de moins de 30.



Le matin donc, armés de nos masques et tubas, nous partons à la découverte des poissons et coraux. Yann et Pauline jouent au bord de l'eau pendant que, tantôt maman, tantôt papa partent en exploration. Le courant est fort. Heureusement, il suffit de nager sur une distance de 20 mètres de la plage pour tomber sur un regroupement de rochers autour desquels la vie foisonne. Nous nageons parmi des centaines de poissons: petits, grands, bleus fluorescents, jaune et noir rayé, blancs à queue en éventail, gros lents, petits vifs, verts ... Tour à tour, nous emmenons les enfants en les tirant sur leurs planches de "surf" afin qu'ils puissent eux aussi plonger la tête dans l'aquarium exotique. Ils adorent. Ils sont en admiration devant le spectacle de cette nature à portée de main. Ils en redemandent. Lors de chaque retour à la plage, ils comparent leurs inventaires des poissons qu'ils ont vus. Entretemps, maman et papa reprennent leur souffle.



Le mardi, Anne, la volontaire qui s'occupe du campement où nous logeons, nous révèle une information extra: pas loin d'ici il y a des dizaines de tortues. Nous suivons ses indications à la lettre, montons la dune et Waw! Il y en a au moins 50 dans l'eau. Et elles sont énormes! De temps en temps, les tortues se laissent emporter par les vagues et arrivent sur le bord de la plage, d'autres semblent nager paisiblement, sortent la tête de l'eau et d'autres encore s'accouplent. Nous ne savons vers où tourner la tête, il y en a en face, à gauche et à droite. C'est un spectacle magnifique et fascinant.



Quelques jours plus tard, nous partons en milieu d'après-midi à Yardie Creek, au sud du Parc National. La Yardie Creek est une rivière qui se jette dans la mer à cet endroit précis. Une promenade nous mène vers les gorges profondes formées au fil des années. Les enfants se régalent car il faut escalader quelques roches. Lors d'une descente abrupte, Pauline nous fait rire lorsqu'elle dit d'une voix légèrement plus aiguë et d'une façon tout à fait naïve (car elle ne sait pas que nous l'écoutons):"Ici, Bonne Mamy dirait:"Oh, non, je ne veux pas faire cette descente, c'est trop dangereux!"" Un couple de voyageur éclate de rire également en voyant son petit air et en entendant l'intonation de sa voix.



La nature est très jolie et colorée par le beau mélange des arbustes verts, des herbes beiges, de la terre rouge des termitières, les couleurs des falaises des gorges varient entre le rouge vif et l'orange doux, les mangroves poussent sur les rives où des oiseaux viennent se poser et des wallabies de roches à pattes noires bondissent d'un arbuste à l'autre.



Nous quittons ce bel endroit vers 17h30 afin de pouvoir faire la route de retour vers le campement avant la tombée de la nuit. Ceci pour la simple et bonne raison qu'il y a nettement moins de risques d'écraser un kangourou ou autre en plein jour que lorsqu'il fait noir. Mais quelle surprise lors de notre retour, c'est un vrai safari: une dizaine de perroquets blancs nous survolent, des lézards traversent la route et nous pouvons observer de nombreux kangourous rouges et quelques wallabies de roches qui semblent profiter de l'air frais du crépuscule. Encore une belle journée!



Ce vendredi, le vent souffle très fort et nous décidons de rester au campement. Yann, Pauline et Damien fabriquent des marionnettes avec des peluches nommées "Loup Brun" et "Juleke". Ensuite, Yann et Pauline s'amusent à inventer un spectacle. Yann en écrit une grande partie des dialogues. Les acteurs sont les deux marionnettes et quelques unes de leur peluches préférées. Ce soir nous avons donc au programme un dîner-spectacle. Au menu sont prévus: des crêpes au jambon et fromage, ensuite, des crêpes sucrées et finalement un spectacle de marionnettes. Les enfants font ça merveilleusement bien. Yann souffle de temps en temps les paroles à Pauline qui elle, ne cesse de rire de plaisir.



Samedi matin, pas d'école. Nous partons de bonne heure vers Turquoise Bay, une petite baie où la barrière de corail se trouve encore plus proche de la plage. Un endroit idéal, donc pour faire du snorkeling et voir le corail de plus près. Cependant, nous sommes prévenus qu'il faut se méfier des courants forts qui passent par une brèche dans la barrière de corail. A cet endroit l'eau est aspirée vers le large et risquerait d'emporter avec elle un nageur imprudent. Ayant repéré la zone de danger, nous entrons dans l'eau à une bonne distance de là. Une fois arrivés au-dessus du corail, nous nous laissons dériver jusqu'à une langue de sable, où nous ressortons de l'eau évitant ainsi de nous rapprocher de cette brèche. Quel régal! Les coraux sont verts, oranges et mauves. Il y en a de toutes les formes. Sophie est impressionnée par un poisson aux couleurs arc-en-ciel. Damien observe un "boxfish". Ce dernier n'est absolument pas dangereux tant qu'il n'atterrit pas dans votre assiette. La mer est calme, le courant pas trop fort et nous avons la chance de pouvoir observer des poissons en abondance.



Pour notre dernière journée près de cette côte, nous nous offrons un petit extra. Une excursion en bateau devrait nous permettre d'observer des baleines à bosse. Nous embarquons sur le "Ningaloo Coral Explorer". C'est un petit bateau à fond plat et transparent, pouvant emmener une vingtaine de passagers. Le skipper mène d'abord sa barque vers quelques jolis fonds de coraux, que nous pouvons observer à travers le fond transparent du bateau. Nous apprenons qu'une partie du corail a été fort atteinte par un cyclone en 1999. Cependant, les scientifiques sont optimistes car le corail reprend vie et montre même une croissance de 5 % par an. Les couleurs et l'étendue des coraux qui apparaissent sous nos pieds sont impressionnantes. Les enfants cherchent les petits poissons qui jouent à cache-cache entre les branches d'un corail mauve.

Soudain, un jet d'eau surgit au loin. Une baleine. Le skipper change de cap et accélère. Cette fois, nous partons à la recherche de la baleine à bosse. Nous nous en approchons. Elle n'est pas seule. D'autres baleines surgissent, une fois à gauche, une fois à droite. Par contre, elles surgissent rarement juste devant les objectifs de nos appareils photo et vidéo. Un baleineau nous offre une belle série de sauts. Les enfants tentent d'énumérer les différences qu'il y a entre la baleine à bosse et la baleine franche australe que nous avons vu en Argentine. Peu importe les différences, la vue d'une baleine nous impressionnera toujours.