Fremantle et la ville de Perth (Australie) – 9/9/2008 au 23/9/2008
Mardi 9 septembre 2008, après plus de 24 heures de voyage nous mettons enfin pied sur le territoire australien, plus précisément à Perth, capitale de l'Australie-Occidentale. Avant l'arrivée des Européens, les indigènes vivaient sur ces terres en toute harmonie avec la nature. Au 17ième siècle plusieurs bateaux hollandais firent le voyage vers l'Australie. Plusieurs d'entre eux firent naufrage à quelques milles des côtes et les passagers rejoignirent la terre sur de petites barques. Les Hollandais furent parmi les premiers à découvrir ces contrées. Jusqu'à cette époque ces terres ne figuraient pas sur la carte mondiale dessinée par Mercator. Les Hollandais baptisèrent cette île "Nieuw Holland". Leur influence sur la vie des indigènes ne fut que très minime. La grande influence européenne démarra avec l'arrivée du capitaine anglais James Stirling, en 1827. C'est en 1829 que les Anglais prirent possession de la région de la Swan River. Région où se situe actuellement la ville de Perth.
Les Australiens, nous le savions déjà bien avant d'arriver, ont de nombreuses règles, dont celle de l'interdiction de rentrer dans leur pays avec des produits naturels (terre, pollen, fleurs, feuilles, bois, ...). Le contrôle sanitaire à l'aéroport est bien organisé. Ceci nous évite de longues files d'attente. Néanmoins, les contrôles sont stricts. Un homme vérifie le contenu de nos bagages à main et nous confisque nos bananes (que nous avions heureusement déclarées sur le formulaire). Ensuite, nos bagages passent au scanner. L'homme nous explique que ce scanner détecte tous les produits "naturels". Nous ne pensons pas en avoir et sommes donc très à l'aise. La valise, remplie des cours des enfants fait quelques allées et venues dans le scanner... "I have to check this one." L'homme ouvre la valise, soulève quelques livres, sort un cahier et le feuillette... il en retire deux jolies pages sur lesquelles Damien et Pauline avaient collé plusieurs feuilles et fleurs d'Amérique Latine. Oups! On les avait complètement oubliées. "This is very bad!", nous sort le contrôleur. Nous acquiesçons et lui disons que nous avions oublié cela. Heureusement, l'homme nous croit. Il prend nos jolis souvenirs d'Amérique Latine et il nous laisse partir sans amende!
Quelques minutes plus tard, nous admirons le beau ciel bleu australien. Damien se renseigne sur les transports. Nous avons réservé une chambre dans une auberge de jeunesse à Fremantle, ville portuaire située à 20 kilomètres de Perth, pour la simple et bonne raison que le bateau d'Idéfix arrive dans ce port dans moins d'une semaine. Damien trouve rapidement un petit bus qui assure le transport entre Perth et Fremantle. Le chauffeur nous propose même de nous déposer devant l'hôtel. Il ne connaît pas la rue et donne une carte routière à Damien. Finalement, Damien guidera le chauffeur jusqu'à la porte de l'auberge de jeunesse. L'accueil est sympa. Le réceptionniste nous montre sur un plan où se trouvent la cuisine commune, les salles communes ainsi que notre chambre. Nous avons l'impression de devoir passer par un labyrinthe et les 3 valises, 4 sac-à-dos, sac de voyage et les draps qu'on nous a mis sur les bras, ne faciliteront pas la tâche. Quelques personnes commencent à préparer leur souper. Pour nous, ce sera très simple, resto et dodo!
Mercredi 10 septembre 2008, Malgré que ce soit notre premier jour, nous ne dérogeons pas à la règle: le matin, c'est l'école et ce sera ainsi chaque jour de la semaine.
Fin de matinée, nous partons faire nos premières courses. Comment sont les supermarchés australiens? Supers! Il y a abondance de fruits et légumes frais et après avoir parcouru chaque rayon, ouvert de grands yeux devant la bière en poudre, les crêpes en poudre, les kilos de noodles pour tous les goûts, les nombreux aliments et produits asiatiques, nous avons fini par trouver tout ce que nous cherchions.
A l'auberge de jeunesse, tout le monde range ses réserves dans un sac réutilisable placé sur une des nombreuses étagères. Pour les produits frais, c'est pareil, mais on dépose son sac dans un des sept frigos.
Après un simple, mais bon plat de pâtes, nous marchons jusqu'aux bureaux de notre agent maritime. Emmener son véhicule en Australie se fait obligatoirement avec l'aide d'un agent. Cette personne s'occupe de toutes les formalités administratives. Elle rassemble tous les documents, fixe les rendez-vous pour les contrôles sanitaires et douaniers du véhicule et est présente lors de ces contrôles. Cela facilite évidemment les choses pour nous et nous évitera de courir comme à Buenos Aires d'un bureau à l'autre pendant deux jours. Le Tampa, le bateau qui transporte Idéfix, devrait arriver dimanche. L'agent fixe donc les rendez-vous pour mardi prochain. Nous rentrons à l'auberge confiants.
Du jeudi 11 au samedi 13 septembre, comme d'habitude, nous faisons l'école le matin, déjeunons à l'auberge et nous essayons de nous occuper les après-midi. Le gérant de l'auberge nous donne quelques informations sur les endroits à visiter en ville. Nous essayons de comprendre grosso modo ses explications. Lorsque nous retournons à la salle commune, en passant par la cour intérieure où quelques plus jeunes que nous discutent et boivent, nous nous demandons si c'est nous qui avons perdu notre anglais ou si c'est le langage des Australiens qui n'est pas vraiment de l'anglais...? C'est quelque peu frustrant d'arriver dans un pays dont on croit connaître la langue et finalement se retrouver face à un problème de compréhension. Néanmoins, petit à petit, nous repérons les changements de prononciation des sons.
Lors de ces trois jours, nous partons donc à la découverte de cette ville, Fremantle, également appelée Freo par les locaux. Nous nous dirigeons vers la "Round House", ancienne prison, et admirons quelques belles façades ornées de balcons en fer forgé. De-ci de-là, il y a également des colonnes sur les trottoirs qui soutiennent les terrasses du premier étage. Yann trouve que ce n'est pas sympa pour les aveugles de mettre tant de colonnes sur les trottoirs. Nous arrivons à la "Round House", ancien vestige de la période de la colonisation qui fût utilisé d'une part comme prison, mais également comme lieu d'indication de l'heure pour les navires. Tous les jours, à 13 heures précises, un coup de canon et une énorme boule noire, fixée sur un énorme poteau triangulaire, étaient lâchés. Ainsi, les marins pouvaient entendre ou voir ce signal et savoir qu'à ce moment-là, il était exactement 13 heures en Australie.
La région de Perth est l'une des premières régions d'Australie qui fut découverte par les Européens. De nombreux bateaux firent naufrage devant ces côtes car ils heurtèrent la barrière de corail. Un musée est dédié aux différents bateaux hollandais qui ont coulé ici. Il y a quelques années, les épaves des bateaux ont été sorties de l'eau et une partie de leurs contenus est exposé dans ce musée. Nous y apprenons beaucoup de choses concernant les premiers Européens qui ont essayé d'explorer "les terres australes".
Dimanche 14 septembre 2008, ayant déjà visité une partie de Fremantle, nous décidons de prendre le train vers Perth. La gare est un ancien et petit bâtiment. Nous cherchons les guichets, mais en vain car il n'y en a pas. Il y a un petit bureau d'information. L'achat des billets se fait uniquement de manière électronique. Voyant que nous ignorons le fonctionnement de ces machines, un homme vient tout de suite nous aider. Il nous signale que nous bénéficions du tarif "famille". En plus, ce ticket est valable pour tous les trains et bus dans Perth. Le train, qui a plus l'allure d'un métro, est déjà sur la voie. Nous nous installons. Une minute plus tard, le signalement sonore "doors 're closing", nous avertit du départ. Nous sortons l'appareil photo du sac-à-dos. Le train longe le port. Nous espérons donc apercevoir le cargo qui a emmené Idéfix jusqu'ici et en prendre une photo. Nous longeons le port...suspens..nous venons de passer le port et n'avons pas vu de grand cargo blanc et rouge portant le nom "Tampa". Nous sommes un peu déçus mais nous nous consolons en disant qu'il arrivera au port cet après-midi et que nous le verrons ce soir lorsque nous rentrerons à Fremantle. Arrivés à Perth, nous allons nous promener au Kings Park. C'est un énorme et très joli parc d'où nous admirons la ville de Perth et son architecture, ainsi que la "Swan River". Tout au long de la ballade nous lisons les écriteaux de différents édifices. Tous ont été construits en commémoration des nombreux soldats qui ont perdu la vie lors des guerres (notamment les deux Guerres Mondiales).
Un bus nous emmène ensuite vers le centre-ville. Nous nous dirigeons vers la gare et observons le mélange d'architectures, bâtiments vieux de plus d'un siècle et bâtiments contemporains qui se confondent merveilleusement bien.
Lors du retour en train, nous constatons que le Tampa n'est toujours pas amarré dans le port de Fremantle. Nous restons optimistes, les rendez-vous pour les contrôles sanitaires et douaniers sont fixés à mardi. Le bateau arrivera sans doute demain et nous verrons Idéfix mardi.
Lundi 15 septembre 2008, il y a, paraît-il, un tout nouveau musée maritime et un marché "typique" à voir. Il pleut à nouveau et n'ayant pas vu le Tampa hier, nous nous sentons un peu d'humeur maussade. Néanmoins, la visite du musée vaut la peine. Toutes sortes de bateaux y sont exposés, de la chaloupe au bateau de pêche à huîtres, en passant par le voilier australien qui a remporté l'America's Cup. Par contre le marché est, une fois n'est pas coutume, un attrape touriste. Dès notre retour à la YH (Youth Hostel), Damien vérifie nos e-mails. Un mail de l'agent maritime nous annonce que le Tampa n'est pas arrivé. La date d'arrivée serait mardi soir. Les différents rendez-vous sont donc remis à jeudi. Bon, tant pis, de toute manière les cargos ont toujours du retard, nous en avons maintenant l'habitude.
Mardi 16 septembre 2008, nous quittons la YH en début d'après-midi. Nous faisons la surprise aux enfants d'aller visiter un grand aquarium. Malheureusement, nous avons mal calculé la durée du trajet. Après deux heures de train, nous devons attendre le prochain bus qui n'arrive que dans une heure. Cela veut dire que nous arriverons à l'aquarium vers 16 heures et celui-ci ferme à 17 heures. "Euh, les enfants, nous sommes désolés, mais nous allons reprendre le train vers Fremantle." Finalement, nous passons donc l'après-midi dans le train. Bien évidemment, nous promettons aux enfants que nous irons voir l'aquarium dans les prochains jours.
Mercredi 17 septembre 2008, retour à Perth pour la visite du musée de Western Australia, un petit saut à l'office de tourisme pour acheter un pass d'entrée pour les Parc Nationaux de l'Australie- Occidentale et un petit saut au Royal Automobile Club pour une assurance (qu'ils ne procurent pas pour des véhicules de 7 mètres de long). Nous pourrions bénéficier gratuitement, car nous sommes membres du RAC Belgique, de l'assistance routière, mais notre carte de membre est expirée. Celle de l'année 2008-2009 est en Belgique.
Jeudi 18 septembre 2008, matinée classique: petit-déjeuner, école et déjeuner vers 13 heures. Ensuite, Damien part au rendez-vous fixé avec l'agent. Ils se rendent ensemble au port pour y effectuer les contrôles d'Idéfix. Mais, vers 14h30, Damien est déjà de retour! Le Tampa est bel et bien arrivé, mais ils n'ont encore rien déchargé! Ils pensent que le tout sera déchargé ce weekend. Conclusion, les rendez-vous pour les contrôles sont une fois de plus remis... à lundi après-midi.
Pour la petite histoire, le Tampa est un bateau qui a déjà fait parler de lui. En 2001, son équipage avait effectué le sauvetage en mer de plus de 200 fugitifs afghans, dont l'embarcation à la dérive avait croisé le sillage du Tampa. Cependant, les autorités australiennes, ainsi que celles de la Nouvelle-Zélande ont refusé que le Tampa débarque les rescapés sur leurs terres. Cet incident a causé pas mal de remous dans le monde diplomatique ainsi que dans l'opinion générale sur le protectionnisme australien.
Samedi 20 septembre 2008, nous partons relativement tôt vers l'aquarium. Pratiquement tous les animaux marins de la côte ouest de l'Australie y sont représentés: requins, raies, tortues, toutes sortes de poissons, méduses, crabes, langoustes, étoiles de mer, lions de mer, des hippocampes-dragons, des coraux, etc. Les enfants sont ravis de la journée et nous aussi. En passant en train devant le port, nous apercevons Idéfix sur le quai!!!
Dimanche 21 septembre 2008, il pleut encore. Depuis notre arrivée en Australie, nous avons eu plus de jours de pluie que de journées ensoleillées. A midi, nous allons au marché couvert acheter des crêpes salées que nous emportons à l'auberge de jeunesse. L'après-midi, nous la passons à jouer des jeux de société avec les enfants et à terminer la mise à jour du site concernant notre escale en Belgique. Espérons que demain soit LA bonne journée: "Derde keer, goeie keer?"
Lundi 22 septembre 2008, heureusement qu'il y a l'école pour nous changer les idées en attendant le troisième rendez-vous au port. Nous espérons de tout cœur qu'Idéfix passera le contrôle sanitaire. Dans le cas contraire, il faudrait prendre un rendez-vous dans une société de nettoyage spécialisée. Le gros soucis dans ce cas, est que selon l'agent, dans le meilleur des cas nous obtiendrons un rendez-vous la semaine suivante et dans le pire des cas, dans trois semaines! Si Idéfix est recalé, nous ne pensons pas rester dans cette auberge. Après deux semaines, y en a un peu marre. Pendant la journée, ça va, mais tous les soirs, ils mettent un film sur grand écran et le volume est à fond. Ce qui fait que les enfants ne s'endorment jamais avant 22h00 – 22h30. Le soir, nous écrivons dans nos carnets ou jouons aux "Colons de Catane". Lorsque nous montons en chambre, les enfants sont quelque peu rassurés et s'endorment. Par contre, Sophie est souvent réveillée la nuit par le chahut de nos voisins. Ce sont quelques jeunes Anglais qui abusent souvent de l'alcool, soit, mais qui n'ont surtout aucun respect pour les autres. En pleine nuit, ils se mettent à chahuter, à rire et à chanter alors que le mur qui sépare nos chambres n'est qu'une simple cloison. La YH a des règles, mais le gérant est incapable de les faire respecter. Bref, il y a un tas de choses chez ces jeunes qui commencent à nous énerver: Yann se blesse avec un morceau d'une tasse jetée par eux par terre, ils soupent à 18 heures mais ne lavent rien, laissent tout trainer alors que d'autres doivent encore cuisiner, ils mettent la musique à tue-tête, font du bruit la nuit, bref, ils se croient seuls au monde.
Alors, rester encore une semaine de plus ici, avec ces lascars, il n'en est pas question! Damien part vers 13h30. Le rendez-vous au port est à 14 heures. Sophie joue aux cartes avec les enfants mais elle a du mal à se concentrer. Elle ne cesse de penser, d'imaginer la suite de la journée.
Il est 14 heures. Il y a trois hommes sur le quai Numéro 11 du port de Fremantle. L'un d'eux a l'air un peu tendu. Un autre porte un gilet orange, affichant en grandes lettres "Quarentine Inspection" et semble examiner un camping-car. Il examine le bloc moteur avec une lampe de poche. Le type inquiet, c'est Damien. Le contrôle sanitaire vient de commencer. L'inspecteur examine le radiateur, les roues, le châssis. Il jette un coup d'oeil à l'intérieur de la cellule. "No food?" - "No, sir." - "This car is pretty clean. You've done a very good job, mate!"
Vers 16 heures, Damien revient avec un sourire aux lèvres. Le contrôle sanitaire est "ok" et celui de la douane aussi! Nous pouvons récupérer Idéfix demain matin et enfin reprendre nos aventures.
Nous retenons encore deux choses positives suite aux deux semaines passées à l'auberge de jeunesse: Yann et pauline ont appris à jouer aux échecs et nous y avons rencontré Paul, un hollandais de 56 ans qui est là pour la même raison que nous. Sauf que son véhicule est arrivé à Fremantle avant Idéfix et qu'il ne l'a toujours pas récupéré. Apparemment, il n'est pas tombé sur un bon agent.
Mardi 23 septembre 2008, c'est une journée exceptionnelle, donc nous ne faisons pas l'école. De toute manière tout le monde est bien trop excité pour ça! Damien est parti chercher Idéfix. Les valises sont faites, le clé de la chambre est rendue. Nous attendons Damien et Idéfix avec impatience! Comme prévu, ils arrivent vers 10 heures. A 10h20, nous sommes partis et heureux d'être enfin dans Idéfix. Mais il y a encore quelques formalités à remplir: contrôle technique, assurance et trouver du gaz.
Vers 16 heures, nous avons terminé nos tâches. N'ayant point envie de faire beaucoup de route, nous rejoignons un camping, à Fremantle.
Et demain: on the road!
Les Australiens, nous le savions déjà bien avant d'arriver, ont de nombreuses règles, dont celle de l'interdiction de rentrer dans leur pays avec des produits naturels (terre, pollen, fleurs, feuilles, bois, ...). Le contrôle sanitaire à l'aéroport est bien organisé. Ceci nous évite de longues files d'attente. Néanmoins, les contrôles sont stricts. Un homme vérifie le contenu de nos bagages à main et nous confisque nos bananes (que nous avions heureusement déclarées sur le formulaire). Ensuite, nos bagages passent au scanner. L'homme nous explique que ce scanner détecte tous les produits "naturels". Nous ne pensons pas en avoir et sommes donc très à l'aise. La valise, remplie des cours des enfants fait quelques allées et venues dans le scanner... "I have to check this one." L'homme ouvre la valise, soulève quelques livres, sort un cahier et le feuillette... il en retire deux jolies pages sur lesquelles Damien et Pauline avaient collé plusieurs feuilles et fleurs d'Amérique Latine. Oups! On les avait complètement oubliées. "This is very bad!", nous sort le contrôleur. Nous acquiesçons et lui disons que nous avions oublié cela. Heureusement, l'homme nous croit. Il prend nos jolis souvenirs d'Amérique Latine et il nous laisse partir sans amende!
Quelques minutes plus tard, nous admirons le beau ciel bleu australien. Damien se renseigne sur les transports. Nous avons réservé une chambre dans une auberge de jeunesse à Fremantle, ville portuaire située à 20 kilomètres de Perth, pour la simple et bonne raison que le bateau d'Idéfix arrive dans ce port dans moins d'une semaine. Damien trouve rapidement un petit bus qui assure le transport entre Perth et Fremantle. Le chauffeur nous propose même de nous déposer devant l'hôtel. Il ne connaît pas la rue et donne une carte routière à Damien. Finalement, Damien guidera le chauffeur jusqu'à la porte de l'auberge de jeunesse. L'accueil est sympa. Le réceptionniste nous montre sur un plan où se trouvent la cuisine commune, les salles communes ainsi que notre chambre. Nous avons l'impression de devoir passer par un labyrinthe et les 3 valises, 4 sac-à-dos, sac de voyage et les draps qu'on nous a mis sur les bras, ne faciliteront pas la tâche. Quelques personnes commencent à préparer leur souper. Pour nous, ce sera très simple, resto et dodo!
Mercredi 10 septembre 2008, Malgré que ce soit notre premier jour, nous ne dérogeons pas à la règle: le matin, c'est l'école et ce sera ainsi chaque jour de la semaine.
Fin de matinée, nous partons faire nos premières courses. Comment sont les supermarchés australiens? Supers! Il y a abondance de fruits et légumes frais et après avoir parcouru chaque rayon, ouvert de grands yeux devant la bière en poudre, les crêpes en poudre, les kilos de noodles pour tous les goûts, les nombreux aliments et produits asiatiques, nous avons fini par trouver tout ce que nous cherchions.
A l'auberge de jeunesse, tout le monde range ses réserves dans un sac réutilisable placé sur une des nombreuses étagères. Pour les produits frais, c'est pareil, mais on dépose son sac dans un des sept frigos.
Après un simple, mais bon plat de pâtes, nous marchons jusqu'aux bureaux de notre agent maritime. Emmener son véhicule en Australie se fait obligatoirement avec l'aide d'un agent. Cette personne s'occupe de toutes les formalités administratives. Elle rassemble tous les documents, fixe les rendez-vous pour les contrôles sanitaires et douaniers du véhicule et est présente lors de ces contrôles. Cela facilite évidemment les choses pour nous et nous évitera de courir comme à Buenos Aires d'un bureau à l'autre pendant deux jours. Le Tampa, le bateau qui transporte Idéfix, devrait arriver dimanche. L'agent fixe donc les rendez-vous pour mardi prochain. Nous rentrons à l'auberge confiants.
Du jeudi 11 au samedi 13 septembre, comme d'habitude, nous faisons l'école le matin, déjeunons à l'auberge et nous essayons de nous occuper les après-midi. Le gérant de l'auberge nous donne quelques informations sur les endroits à visiter en ville. Nous essayons de comprendre grosso modo ses explications. Lorsque nous retournons à la salle commune, en passant par la cour intérieure où quelques plus jeunes que nous discutent et boivent, nous nous demandons si c'est nous qui avons perdu notre anglais ou si c'est le langage des Australiens qui n'est pas vraiment de l'anglais...? C'est quelque peu frustrant d'arriver dans un pays dont on croit connaître la langue et finalement se retrouver face à un problème de compréhension. Néanmoins, petit à petit, nous repérons les changements de prononciation des sons.
Lors de ces trois jours, nous partons donc à la découverte de cette ville, Fremantle, également appelée Freo par les locaux. Nous nous dirigeons vers la "Round House", ancienne prison, et admirons quelques belles façades ornées de balcons en fer forgé. De-ci de-là, il y a également des colonnes sur les trottoirs qui soutiennent les terrasses du premier étage. Yann trouve que ce n'est pas sympa pour les aveugles de mettre tant de colonnes sur les trottoirs. Nous arrivons à la "Round House", ancien vestige de la période de la colonisation qui fût utilisé d'une part comme prison, mais également comme lieu d'indication de l'heure pour les navires. Tous les jours, à 13 heures précises, un coup de canon et une énorme boule noire, fixée sur un énorme poteau triangulaire, étaient lâchés. Ainsi, les marins pouvaient entendre ou voir ce signal et savoir qu'à ce moment-là, il était exactement 13 heures en Australie.
La région de Perth est l'une des premières régions d'Australie qui fut découverte par les Européens. De nombreux bateaux firent naufrage devant ces côtes car ils heurtèrent la barrière de corail. Un musée est dédié aux différents bateaux hollandais qui ont coulé ici. Il y a quelques années, les épaves des bateaux ont été sorties de l'eau et une partie de leurs contenus est exposé dans ce musée. Nous y apprenons beaucoup de choses concernant les premiers Européens qui ont essayé d'explorer "les terres australes".
Dimanche 14 septembre 2008, ayant déjà visité une partie de Fremantle, nous décidons de prendre le train vers Perth. La gare est un ancien et petit bâtiment. Nous cherchons les guichets, mais en vain car il n'y en a pas. Il y a un petit bureau d'information. L'achat des billets se fait uniquement de manière électronique. Voyant que nous ignorons le fonctionnement de ces machines, un homme vient tout de suite nous aider. Il nous signale que nous bénéficions du tarif "famille". En plus, ce ticket est valable pour tous les trains et bus dans Perth. Le train, qui a plus l'allure d'un métro, est déjà sur la voie. Nous nous installons. Une minute plus tard, le signalement sonore "doors 're closing", nous avertit du départ. Nous sortons l'appareil photo du sac-à-dos. Le train longe le port. Nous espérons donc apercevoir le cargo qui a emmené Idéfix jusqu'ici et en prendre une photo. Nous longeons le port...suspens..nous venons de passer le port et n'avons pas vu de grand cargo blanc et rouge portant le nom "Tampa". Nous sommes un peu déçus mais nous nous consolons en disant qu'il arrivera au port cet après-midi et que nous le verrons ce soir lorsque nous rentrerons à Fremantle. Arrivés à Perth, nous allons nous promener au Kings Park. C'est un énorme et très joli parc d'où nous admirons la ville de Perth et son architecture, ainsi que la "Swan River". Tout au long de la ballade nous lisons les écriteaux de différents édifices. Tous ont été construits en commémoration des nombreux soldats qui ont perdu la vie lors des guerres (notamment les deux Guerres Mondiales).
Un bus nous emmène ensuite vers le centre-ville. Nous nous dirigeons vers la gare et observons le mélange d'architectures, bâtiments vieux de plus d'un siècle et bâtiments contemporains qui se confondent merveilleusement bien.
Lors du retour en train, nous constatons que le Tampa n'est toujours pas amarré dans le port de Fremantle. Nous restons optimistes, les rendez-vous pour les contrôles sanitaires et douaniers sont fixés à mardi. Le bateau arrivera sans doute demain et nous verrons Idéfix mardi.
Lundi 15 septembre 2008, il y a, paraît-il, un tout nouveau musée maritime et un marché "typique" à voir. Il pleut à nouveau et n'ayant pas vu le Tampa hier, nous nous sentons un peu d'humeur maussade. Néanmoins, la visite du musée vaut la peine. Toutes sortes de bateaux y sont exposés, de la chaloupe au bateau de pêche à huîtres, en passant par le voilier australien qui a remporté l'America's Cup. Par contre le marché est, une fois n'est pas coutume, un attrape touriste. Dès notre retour à la YH (Youth Hostel), Damien vérifie nos e-mails. Un mail de l'agent maritime nous annonce que le Tampa n'est pas arrivé. La date d'arrivée serait mardi soir. Les différents rendez-vous sont donc remis à jeudi. Bon, tant pis, de toute manière les cargos ont toujours du retard, nous en avons maintenant l'habitude.
Mardi 16 septembre 2008, nous quittons la YH en début d'après-midi. Nous faisons la surprise aux enfants d'aller visiter un grand aquarium. Malheureusement, nous avons mal calculé la durée du trajet. Après deux heures de train, nous devons attendre le prochain bus qui n'arrive que dans une heure. Cela veut dire que nous arriverons à l'aquarium vers 16 heures et celui-ci ferme à 17 heures. "Euh, les enfants, nous sommes désolés, mais nous allons reprendre le train vers Fremantle." Finalement, nous passons donc l'après-midi dans le train. Bien évidemment, nous promettons aux enfants que nous irons voir l'aquarium dans les prochains jours.
Mercredi 17 septembre 2008, retour à Perth pour la visite du musée de Western Australia, un petit saut à l'office de tourisme pour acheter un pass d'entrée pour les Parc Nationaux de l'Australie- Occidentale et un petit saut au Royal Automobile Club pour une assurance (qu'ils ne procurent pas pour des véhicules de 7 mètres de long). Nous pourrions bénéficier gratuitement, car nous sommes membres du RAC Belgique, de l'assistance routière, mais notre carte de membre est expirée. Celle de l'année 2008-2009 est en Belgique.
Jeudi 18 septembre 2008, matinée classique: petit-déjeuner, école et déjeuner vers 13 heures. Ensuite, Damien part au rendez-vous fixé avec l'agent. Ils se rendent ensemble au port pour y effectuer les contrôles d'Idéfix. Mais, vers 14h30, Damien est déjà de retour! Le Tampa est bel et bien arrivé, mais ils n'ont encore rien déchargé! Ils pensent que le tout sera déchargé ce weekend. Conclusion, les rendez-vous pour les contrôles sont une fois de plus remis... à lundi après-midi.
Pour la petite histoire, le Tampa est un bateau qui a déjà fait parler de lui. En 2001, son équipage avait effectué le sauvetage en mer de plus de 200 fugitifs afghans, dont l'embarcation à la dérive avait croisé le sillage du Tampa. Cependant, les autorités australiennes, ainsi que celles de la Nouvelle-Zélande ont refusé que le Tampa débarque les rescapés sur leurs terres. Cet incident a causé pas mal de remous dans le monde diplomatique ainsi que dans l'opinion générale sur le protectionnisme australien.
Samedi 20 septembre 2008, nous partons relativement tôt vers l'aquarium. Pratiquement tous les animaux marins de la côte ouest de l'Australie y sont représentés: requins, raies, tortues, toutes sortes de poissons, méduses, crabes, langoustes, étoiles de mer, lions de mer, des hippocampes-dragons, des coraux, etc. Les enfants sont ravis de la journée et nous aussi. En passant en train devant le port, nous apercevons Idéfix sur le quai!!!
Dimanche 21 septembre 2008, il pleut encore. Depuis notre arrivée en Australie, nous avons eu plus de jours de pluie que de journées ensoleillées. A midi, nous allons au marché couvert acheter des crêpes salées que nous emportons à l'auberge de jeunesse. L'après-midi, nous la passons à jouer des jeux de société avec les enfants et à terminer la mise à jour du site concernant notre escale en Belgique. Espérons que demain soit LA bonne journée: "Derde keer, goeie keer?"
Lundi 22 septembre 2008, heureusement qu'il y a l'école pour nous changer les idées en attendant le troisième rendez-vous au port. Nous espérons de tout cœur qu'Idéfix passera le contrôle sanitaire. Dans le cas contraire, il faudrait prendre un rendez-vous dans une société de nettoyage spécialisée. Le gros soucis dans ce cas, est que selon l'agent, dans le meilleur des cas nous obtiendrons un rendez-vous la semaine suivante et dans le pire des cas, dans trois semaines! Si Idéfix est recalé, nous ne pensons pas rester dans cette auberge. Après deux semaines, y en a un peu marre. Pendant la journée, ça va, mais tous les soirs, ils mettent un film sur grand écran et le volume est à fond. Ce qui fait que les enfants ne s'endorment jamais avant 22h00 – 22h30. Le soir, nous écrivons dans nos carnets ou jouons aux "Colons de Catane". Lorsque nous montons en chambre, les enfants sont quelque peu rassurés et s'endorment. Par contre, Sophie est souvent réveillée la nuit par le chahut de nos voisins. Ce sont quelques jeunes Anglais qui abusent souvent de l'alcool, soit, mais qui n'ont surtout aucun respect pour les autres. En pleine nuit, ils se mettent à chahuter, à rire et à chanter alors que le mur qui sépare nos chambres n'est qu'une simple cloison. La YH a des règles, mais le gérant est incapable de les faire respecter. Bref, il y a un tas de choses chez ces jeunes qui commencent à nous énerver: Yann se blesse avec un morceau d'une tasse jetée par eux par terre, ils soupent à 18 heures mais ne lavent rien, laissent tout trainer alors que d'autres doivent encore cuisiner, ils mettent la musique à tue-tête, font du bruit la nuit, bref, ils se croient seuls au monde.
Alors, rester encore une semaine de plus ici, avec ces lascars, il n'en est pas question! Damien part vers 13h30. Le rendez-vous au port est à 14 heures. Sophie joue aux cartes avec les enfants mais elle a du mal à se concentrer. Elle ne cesse de penser, d'imaginer la suite de la journée.
Il est 14 heures. Il y a trois hommes sur le quai Numéro 11 du port de Fremantle. L'un d'eux a l'air un peu tendu. Un autre porte un gilet orange, affichant en grandes lettres "Quarentine Inspection" et semble examiner un camping-car. Il examine le bloc moteur avec une lampe de poche. Le type inquiet, c'est Damien. Le contrôle sanitaire vient de commencer. L'inspecteur examine le radiateur, les roues, le châssis. Il jette un coup d'oeil à l'intérieur de la cellule. "No food?" - "No, sir." - "This car is pretty clean. You've done a very good job, mate!"
Vers 16 heures, Damien revient avec un sourire aux lèvres. Le contrôle sanitaire est "ok" et celui de la douane aussi! Nous pouvons récupérer Idéfix demain matin et enfin reprendre nos aventures.
Nous retenons encore deux choses positives suite aux deux semaines passées à l'auberge de jeunesse: Yann et pauline ont appris à jouer aux échecs et nous y avons rencontré Paul, un hollandais de 56 ans qui est là pour la même raison que nous. Sauf que son véhicule est arrivé à Fremantle avant Idéfix et qu'il ne l'a toujours pas récupéré. Apparemment, il n'est pas tombé sur un bon agent.
Mardi 23 septembre 2008, c'est une journée exceptionnelle, donc nous ne faisons pas l'école. De toute manière tout le monde est bien trop excité pour ça! Damien est parti chercher Idéfix. Les valises sont faites, le clé de la chambre est rendue. Nous attendons Damien et Idéfix avec impatience! Comme prévu, ils arrivent vers 10 heures. A 10h20, nous sommes partis et heureux d'être enfin dans Idéfix. Mais il y a encore quelques formalités à remplir: contrôle technique, assurance et trouver du gaz.
Vers 16 heures, nous avons terminé nos tâches. N'ayant point envie de faire beaucoup de route, nous rejoignons un camping, à Fremantle.
Et demain: on the road!