Haut en couleurs (Australie) - 08/03/2009 au 31/03/2009

Du dimanche 8 mars au mardi 10 mars 2009, les Blue Mountains sont situées à 100 kilomètres à l'ouest de Sydney. Les premiers explorateurs mirent 25 ans pour trouver un passage dans cette chaîne de montagne. Ils espéraient rejoindre des terres fertiles de l'autre côté des montagnes. La route qui mène vers les Blue Mountains monte jusqu'à 1000 mètres d'altitude et n'offre rien de palpitant. Nous faisons un bivouac à Megalong Valley.



Le lendemain matin, nous nous réveillons dans la brume. La balade jusqu'aux Wentworth Falls serait certainement magnifique si l'on pouvait y voir à plus de 20 mètres. Les montagnes bleues offrent aujourd'hui différents points de vue sur un brouillard total. Tant pis, nous logerons ce soir à Mount York et aurons peut-être plus de chance demain de voir les fameux "Three Sisters", rochers emblématiques des Blue Mountains sous un ciel dégagé et un soleil radieux.



Le lendemain, le cliquetis des gouttes de pluie sur le toit d'Idéfix nous réveille. Le ciel est gris. Nous nous disons que si les montagnes bleues ont décidé de nous bouder, nous ne nous attarderons pas plus longtemps. Nous empruntons une route de montagne nommée "Bell's Line of road", traversons une région bordée de vergers et rejoignons la côte.

Du mercredi 11 mars au jeudi 12 mars 2009, au-dessus de nous sont perchés des "kookaburras", oiseaux typiques d'Australie, qu'on dit "rieurs" à cause de leur chant moqueur. Nous sommes dans le Myall Lakes National Park. Ce parc serait l'un des systèmes hydrographiques les plus vastes d'Australie. Le parc contient quatre grands lacs, des hautes dunes, 40 kilomètres de plages, des forêts tropicales, des forêts côtières, ...
Sur une des plages nous découvrons de drôles de petites bêtes bleues sur le sable. Ce sont des nudibranches.



Le lendemain, les enfants surfent sur les vagues et nous profitons de cette baignade pour nous rafraîchir. En fin de journée, à quelques mètres d'un des grands lacs, deux varans éveillent notre curiosité. C'est un joli et agréable parc dans lequel nous profitons pleinement de ses plages, de ses lacs et de ses forêts.



Vendredi 13 mars 2009, la Pacific Highway, qui longe la côte est devient un peu monotone. Nous faisons un dernier écart afin de jeter un coup d'oeil à Crescent Head, histoire de voir les surfeurs à l'œuvre. Les vagues sont trop petites aujourd'hui pour attirer les pros et le coin est trop touristique.
Nous quittons la Pacific Highway pour prendre une route qui passe plus à l'intérieur du pays. Changement de décor...



Samedi 14 mars 2009, la route étroite longe des champs et des prairies verdoyantes. Elle passe ensuite par une forêt tropicale, puis grimpe jusqu'à un plateau où la végétation redevient sèche et basse.
Le Dorrigo National Park nous accueille pour la pose déjeuner et nous propose une randonnée de six kilomètres dans la forêt tropicale. Nous nous promenons de cascade en cascade tout en contemplant les énormes arbres sur lesquels poussent parfois d'autres espèces tel le figuier étrangleur.



Des petits arbustes, les plus petits palmiers d'Australie, décorés de jolies guirlandes de petits fruits rouges, nous étonnent. En fin de promenade, il se met à pleuvoir. Les grandes feuilles et les arbres nous protègent, nous sentons à peine la pluie sur nous. Par contre, les gouttes résonnent sur le feuillage.



Toute la soirée et toute la nuit il ne cessera de pleuvoir. Ce sont de gros nuages poussés par un vent du nord, et donc venant du Queensland, qui couvrent toute la région. Il y a à peine un mois, 60% du Queensland était sous eau. Apparemment, la saison des pluies fut impressionnante cette année.

Dimanche 15 mars 2009, nous traversons la région dite "Nouvelle-Angleterre". Cette région, située à l'intérieur des terres est le territoire des éleveurs de bétail. Prairies, clôtures, vaches et moutons, meneurs à cheval, le New England ressemble à une contrée de cowboys.



Avant de prendre la New England Highway, nous marquons un arrêt devant les Ebor Falls.

Nous arrivons plus tôt que prévu à Glen Innes, petite bourgade au milieu des champs, et Damien profite de l'après-midi pour remplacer le pneu arrière qui est suffisamment usé pour nous inquiéter. Sophie s'occupe de la lessive alors que les enfants jouent au hockey sur le gazon du camping.
Ce soir, des orages éclatent tout autour de nous.

Lundi 16 mars 2009, il pleut des trombes d'eau. Les cours de classe sont interrompus quelques minutes par un bruit assourdissant de grêlons. Malgré quelques hésitations, nous décidons néanmoins de reprendre notre route sous la pluie. En quittant le terrain de camping, nous remarquons un bruit étrange à la roue arrière, celle qui a été remplacée hier. Alors que Damien sort du véhicule pour vérifier ce qu'il se passe, une nouvelle averse nous surprend; En deux minutes, les routes sont couvertes de deux centimètres d'eau et de véritables torrents se forment à hauteur des caniveaux. Mieux vaut peut-être ne pas rouler aujourd'hui. Nous passerons à un centre de pneus et regagnerons ensuite gentiment notre place au camping.
En fin d'après-midi, nous avons droit à quelques rayons de soleil qui nous réchauffent. Par contre, quelques heures après le coucher du soleil, toute la ville est plongée dans un brouillard épais. C'est incroyable! Comment sera le temps demain?

Mardi 17 mars 2009, la New England Highway, du haut de la "Great Dividing Range" redescend tout doucement pour atteindre la frontière du Queensland. Le temps est radieux. Nous sommes toujours entre les vaches et les moutons mais cette fois dans un nouvel Etat d'Australie. Très rapidement, nous voyons des palmiers, des cactus, des étangs couverts de nénuphars et des maisons construites sur pilotis marquer le décor. Les stations services affichent des prix de carburant nettement plus bas que dans les autres Etats, ce qui n'est pas pour nous déplaire.



Nous avons hâte de découvrir la Grande Barrière de Corail. C'est pourquoi nous décidons de faire l'impasse sur la ville de Brisbane et de la contourner pour piquer sur Bundaberg, "Where de reef begins.".

Vendredi 20 mars 2009, tout autour de Bundaberg s'étendent des champs de canne à sucre. La canne à sucre est transportée par chariots sur des rails vers la distillerie du coin où le rhum brun de Bundaberg est produit. Aujourd'hui, ce n'est pourtant pas ce qui nous intéresse. Nous analysons les différentes options qui nous permettraient d'explorer la Grande Barrière de Corail.



Samedi 21 mars 2009, 1770, date à laquelle le Capitaine Cook jeta l'ancre dans une jolie baie aux plages immaculées, entourées de rochers, de palmiers et de forêts. 1770, également le nom d'un petit village d'où le bateau "Spirit of 1770" nous emmènera demain à la découverte du corail et de ses trésors. La Grande Barrière de Corail s'étire sur 2000 kilomètres et longe la côte est de l'Australie, plus précisément, la côte du Queensland. La Grande Barrière de Corail est le plus grand récif de la planète. Demain, nous en verrons une toute petite partie.



Dimanche 22 mars 2009, à six heures, le réveil nous sort de nos songes. Deux minutes plus tard, tout le monde est sur le pied de guerre. Le temps de prendre un petit déjeuner, nous passons un coup de fil à l'agence pour nous assurer que le bateau sort bien aujourd'hui. Lorsque les conditions météorologiques ne sont pas bonnes, le capitaine décide d'annuler l'excursion. Ce matin, le soleil est déjà haut dans le ciel immaculé, mais pour la forme, nous passons tout de même le coup de téléphone. La dame de l'agence nous répond:"I'm sorry sir, but the tour has been cancelled. There is too much wind." Nous n'en croyons pas nos oreilles. Il fait un temps radieux. Mais il est vrai que nous sommes dans une baie et donc probablement à l'abri du vent. Nous acceptons de remettre le tout à demain. Bon, il est sept heures du matin, le petit déjeuner est déjà englouti. Maintenant, il va falloir trouver de quoi occuper notre journée. Nous passons la journée avec les enfants sur une plaine de jeux et sur la plage. Sur cette dernière, nous admirons les mangroves et les palmiers.



Mais il n'est pas question de mettre un pied dans l'eau. Des panneaux nous préviennent de la présence de méduses mortelles et de "stone fish" (dont la piqûre peut également être mortelle). Il est donc fortement déconseillé de se baigner. Les responsables de ces panneaux ont eu la gentillesse de traduire l'avertissement en français et en allemand. C'est bien évidemment très aimable de leur part, mais ils devraient revoir leur traduction: "...are known to be present." est traduit "...sont sus pour être des cadeaux." au lieu de "...peuvent être présents.". Même si les Australiens ont un humour parfois particulier, nous doutons qu'ils pousseraient la blague si loin...



Lundi 23 mars 2009, à six heures, le réveil nous sort de nos songes. Deux minutes plus tard, tout le monde est sur le pied de guerre. Le temps de prendre un petit déjeuner, nous passons un coup de fil à l'agence pour nous assurer que le bateau sort bien aujourd'hui... "Good morning sir, yes, we're going out, but it's gonna be rough." Nous sommes lundi, mais comme tous les instituteurs, nous aussi, nous avons droit à une journée pédagogique. Aujourd'hui, c'en est une!

Huit heures et demie, tout le monde est installé dans le bicoque. Un membre de l'équipage prend la parole pour nous souhaiter la bienvenue, mais il semble surtout vouloir nous avertir des conditions de la traversée: "Il y a encore pas mal de vent aujourd'hui, la mer sera donc agitée. Les vagues seront relativement hautes et le bateau bougera énormément. Nous vous inquiétez pas, il n'y a aucun danger, sinon, nous ne partirions pas. Néanmoins, s'il y a des personnes épileptiques ou avec des problèmes cardiaques, ne vous sentez pas obligées de rester. Vous pouvez quitter le bateau et revenir un autre jour lorsque la mer sera plus calme...". S'en suit la distribution de médicaments contre le mal de mer. Dans la pochette du siège de chaque passager se trouvent des sachets servant à délester les éventuels estomacs sensibles aux roulis de la mer et l'on nous donne encore des conseils tels que regarder l'horizon, garder la température du corps basse, etc. Finalement, ils nous rassurent que lorsque nous serons à destination, ce sera super!

Le bateau quitte les eaux calmes de la baie de Town of 1770 et attaque l'océan. C'est parti pour 90 minutes de... montagnes russes! Ce n'est pas toujours facile de regarder l'horizon lorsque parfois nous n'apercevons que de l'eau ou que le bleu du ciel! Nous savons que nous avons le pied marin, mais dans ce cas-ci, seul le pied marin ne suffit pas à rester insensible au roulement du bateau. Encore faut-il avoir le cœur bien accroché et l'estomac en béton. Déjà les premiers passagers quittent leur fauteuil marchant à quatre pattes pour ne pas se retrouver à plat ventre et cherchent la sortie pour prendre de l'air frais. Nous entendons des haut-le-cœur un peu partout dans la cabine, des membres de l'équipage, qui soutiennent et aident merveilleusement bien les souffrants, sont également pris de nausée et nous 4... impossible de résister plus longtemps. Puisque nous avons reçu des petits sachets, autant les utiliser, non? Et plutôt deux qu'un. Nous y passons tous les quatre. Admirez l'esprit de famille!



Heureusement, l'île de Musgrave est en vue. C'est notre destination. Lady Musgrave Island est une île corallienne, entourée d'un lagon dans lequel la vie foisonne. Lorsque le bateau atteint le récif et passe par une faille, les mouvements du bateau s'estompent. Nous naviguons sur un lagon d'une couleur turquoise et admirons l'éclat du soleil sur les plages de cette île sauvage et inhabitée. Nous amarrons à un petit ponton flottant qui sera notre quartier général de la journée, notre accès à ce petit paradis.



Nous choisissons d'explorer l'île d'abord. Une petite barque, au fond en verre, nous dépose sur la plage composée uniquement de débris de corail mort. Cette petite île est en fait un énorme monticule de coraux morts amassés depuis des milliers d'années.



Des centaines d'oiseaux ont élu domicile dans les branches des arbres et ont creusé leurs nids dans la terre spongieuse. Après avoir fait le tour de cette île entourée d'eau turquoise, sous un soleil de plomb, il nous tarde d'explorer les fonds coralliens.



Munie de masques, tubas, palmes et gilets notre petite famille plonge dans un banc de poissons. Grâce aux gilets de flottaison les enfants peuvent nager sans soucis et nous les guider, les aider ou les diriger sans nous fatiguer.



Quel merveilleux spectacle se joue sous nos yeux. Des poissons de toutes les tailles, formes et couleurs, les uns, tels les poissons-perroquets, habillés des couleurs de l'arc-en-ciel, d'autres rayés, unis ou tachetés comme un léopard, jaune, noir, rouge, rouge et noir, blanc, bleu, vert, rose, mauve, bref, toutes les couleurs défilent sous nos yeux. Sans oublier les nombreux coraux, les concombres de mer, une étoile de mer bleue, mais surtout une tortue que nous suivons pendant de longues minutes! Quelles merveilles, quelles joies, quelle beauté, quel bonheur!





Du jeudi 26 au lundi 30 mars 2009, à quelques centaines de kilomètres au nord, entre Townsville et Cairns, pas moins de 1000 personnes seraient atteintes de la dengue, maladie transmise par des moustiques. L'Etat du Queensland est en état d'alerte et semble craindre qu'une épidémie se développe. Nous avons donc décidé de ne pas aller dans cette région tropicale qui pourtant serait magnifique. Mais nous avons trouvé un autre endroit que nous aimons qualifier de paradisiaque. Forêt tropicale, superbe plage, mangroves et palmiers se côtoient au Cape Hillsborough National Park.



Néanmoins, avant de découvrir les alentours de notre campement, un nettoyage drastique de l'intérieur d'Idéfix s'impose. Entre-temps, les enfants nous ramènent une noix de coco trouvée sur la plage. Malheureusement, celle-ci sonne creuse et n'est donc plus bonne à manger. Placés à quelques mètres de la plage et ayant vue sur mer, le nettoyage d'Idéfix se fait rapidement et dans la bonne humeur.



Le lendemain matin, nous nous levons à six heures et partons en pyjama profiter des premiers rayons de soleil sur la plage. Nous ne sommes pas seuls, cinq kangourous profitent également de la température matinale.



Quel merveilleux tableau, une plage bordée de verdure et de rochers, une mer calme et belle, quelques kangourous qui mangent tranquillement, le tout éclairé par les doux rayons du soleil.



Après cette jolie mise en bouche et un excellent petit déjeuner, nous nous enfonçons dans une forêt dense, tropicale. De temps en temps les feuillages s'écartent et nous laissent apercevoir les mangroves se balancer au rythme des vagues. Entre les arbres gigantesques, les palmiers et les sous-bois se cachent de jolis papillons de toutes les couleurs.



Mais d'autres petites bêtes sont également présentes; des araignées. Chacun de nous se prend une toile. Alors, Damien, tenant le trépied de la caméra, passe devant en éclaireur. S'en devient presque un jeu, il faut les contourner par la droite, la gauche ou passer dessous. Ce petit exercice nous permet d'observer les araignées de plus près. Ici aussi, il y en a de toutes les tailles et les couleurs varient également. La plus surprenante est celle avec un corps triangulaire et de couleur noir et jaune.



Après cette promenade haute en couleur, nous prenons le temps de nous rafraîchir et de déjeuner avant de repartir en randonnée. Nous montons sur une colline recouverte d'eucalyptus et d'herbes hautes. Passés le sommet, nous plongeons dans une forêt humide où le sentier est étroit et une fois de plus jalonné de toiles d'araignées. Damien est premier de cordée et Sophie clôture la marche. Marchant dans ces hautes herbes Sophie se rend compte qu'il faut être attentifs aux serpents. Au même moment Damien s'arrête brusquement. Il a vu une queue de serpent disparaître furtivement dans les herbes qui bordent le sentier. Nous nous arrêtons un instant et observons ce superbe reptile vert et jaune traverser une nouvelle fois le sentier. Nous le regardons grimper au tronc d'un petit arbuste de la même couleur. Pendant que les uns le tiennent à l'oeil, les autres avancent d'un pas rapide mais calme. Nous continuons notre traversée de la forêt et débouchons sur la plage, entre les mangroves. Le soleil est déjà bas dans le ciel. Dans une heure, il ira se coucher derrière les palmiers. La marée est basse. De l'énorme étendue de sable mouillée, nous gagnons une petite île inaccessible à marée haute. Tout est beau, tout est sauvage.



Ne serait-ce pas l'endroit idéal pour fêter l'anniversaire de Pauline? Nous restons donc ici jusqu'au 30 mars et fêtons les six ans de Pauline à l'autre bout de la terre, mais quel bout!



Dans ce petit coin de paradis il y a tout de même une chose moins drôle, c'est la présence de nombreux moustiques! Sophie a beau se mettre du produit anti-moustique sur tout le corps, ces petites bêtes l'adorent! Le point positif est qu'elle sert d'excellent anti-moustique pour le reste de la famille. Notre dernier soir au camping est assez troublant et peut-être que nos voisins se posent des questions en entendant: "Ah, non! BANG! Encore! BANG! Ah! BANG! Là-bas! BANG!". Pour finir par un grand cri, un appel à l'aide et comme bouquet final BANG, BANG, BANG! Vous l'aurez compris, il s'agit d'une chasse aux moustiques et nous avons terminé la bataille avec une araignée, grande comme la paume d'une main, écrasée sur l'oreiller de Sophie!

Mardi 31 mars 2009, "on the road again!" Nous reprenons la route vers le nord dans le but de rejoindre demain la Flinders Highway, également appelée "the Overlanders Way". Cette route nous mènera vers le centre, ou le cœur comme aiment dire les locaux, de cet immense pays.